Par Thibaut Cojean, publiĂ© le 16 Mai 2019 2 min LycĂ©e Histoire-gĂ©ographie Bac Dans chacune des sĂ©ries gĂ©nĂ©rales et dans trois sĂ©ries technologiques, lâhistoire-gĂ©ographie a une place importante. Pour grappiller des points au bac, vous pouvez illustrer vos propos par des paroles de personnages historiques. Voici notre sĂ©lection de citations Ă utiliser Ă bon escient. Quâils aient Ă©tĂ© des personnalitĂ©s politiques, des chefs dâĂtat, des Ă©crivains, des militaires ou des artistes, de nombreux hommes et femmes du XXe siĂšcle ont Ă©tĂ© commentateurs de lâactualitĂ© de leur Ă©poque. Aujourdâhui, les paroles de ces personnages historiques sont restĂ©es et servent bien souvent Ă mettre en relief des commentaires ou des dissertations. Câest notamment le cas au baccalaurĂ©at, Ă l'Ă©preuve dâhistoire-gĂ©ographie. Enjeux gĂ©opolitiques, rĂ©gimes politiques, conflits, indĂ©pendances ou unions, retrouvez notre sĂ©lection de citations Ă utiliser dans votre copie, selon le chapitre. Lire aussi La France de 1945 Ă nos jours Bilan et mĂ©moire de la Seconde Guerre mondiale "Paris ! Paris outragĂ© ! Paris brisĂ© ! Paris martyrisĂ© ! Mais Paris libĂ©rĂ© ! LibĂ©rĂ© par lui-mĂȘme, libĂ©rĂ© par son peuple avec le concours des armĂ©es de la France, avec lâappui et le concours de la France tout entiĂšre, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France Ă©ternelle." Charles de Gaulle 1890â1970, le 25 aoĂ»t 1944 lors de la libĂ©ration de Paris. "Que seriez-vous devenus sans moi ? Pendant que le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, hors de nos frontiĂšres, poursuivait la lutte, jâai prĂ©parĂ© les voies Ă la libĂ©ration en conservant une France douloureuse, mais vivante." MarĂ©chal PĂ©tain 1856â1951, le 23 juillet 1945 Ă lâouverture de son procĂšs. "La France, patrie des LumiĂšres et des droits de lâhomme, terre dâaccueil et dâasile, la France, ce jour-lĂ , accomplissait lâirrĂ©parable. Manquant Ă sa parole, elle livrait ses protĂ©gĂ©s Ă leurs bourreaux." Jacques Chirac, le 16 juillet 1995 lors des commĂ©morations de la Rafle du Velâ dâHivâ. LâĂ©volution politique, Ă©conomique et culturelle en France "La rĂ©forme, oui ; la chienlit, non !" Charles de Gaulle 1890â1970. "Soyons rĂ©alistes, demandons lâimpossible." Citation faussement attribuĂ©e Ă Ernesto Che Guevara 1928â1967 et reprise par les manifestants de Mai 68. "La France ne peut ĂȘtre la France sans la grandeur." Charles de Gaulle 1890â1970. "Les Français aiment la bagnole." Georges Pompidou 1911â1974. LâEurope de 1945 Ă nos jours LâEurope de lâOuest en construction jusquâĂ la fin des annĂ©es 1980 "Et on entendra la France crier âAllemagne, me voilĂ ! Suis-je ton ennemie ? Non ! je suis ta sĆur ! [âŠ] Soyons la mĂȘme RĂ©publique, soyons les Ătats-Unis dâEurope !â" Victor Hugo 1802â1885, discours Ă lâAssemblĂ©e nationale le 1er mars 1871. "La contribution quâune Europe organisĂ©e et vivante peut apporter Ă la civilisation est indispensable au maintien des relations pacifiques." Robert Schuman 1886â1963, le 9 mai 1950. "Je pense quâentre des peuples qui sont gĂ©ographiquement groupĂ©s comme les peuples dâEurope, il doit exister une sorte de lien fĂ©dĂ©ral." Aristide Briand 1862â1932. Le temps des dĂ©mocraties populaires 1948â1989 "Si le socialisme qui se pratique chez nous Ă©tait trĂšs attirant et trĂšs correct, câest lâOuest qui aurait dĂ» construire le mur ! Cela aurait Ă©tĂ© correct dâaprĂšs moi." Stefan Heym 1913â2001. "Quelquâun que vous avez privĂ© de tout nâest plus en votre pouvoir. Il est de nouveau entiĂšrement libre." Alexandre Soljenitsyne 1918â2008. Les enjeux europĂ©ens depuis 1989 "Le pouvoir quâon enlĂšve au peuple, aucun autre peuple ni aucune rĂ©union de peuples nâen hĂ©rite. Ce sont des technocrates dĂ©signĂ©s et contrĂŽlĂ©s encore moins dĂ©mocratiquement quâauparavant qui en bĂ©nĂ©ficient et le dĂ©ficit dĂ©mocratique, tare originelle de la construction europĂ©enne, sâen trouve aggravĂ©." Philippe SĂ©guin 1943â2010. Lire aussi Le monde de 1945 Ă nos jours Le monde en 1945 "Le monde est ce quâil est, câest-Ă -dire peu de chose". Albert Camus 1913â1960, Ă©ditorial de Combat, 8 aoĂ»t 1945. "Nous avons gagnĂ© contre les Allemands la course Ă la dĂ©couverte." Harry Truman 1884â1972, prĂ©sident des Ătats-Unis, message radiodiffusĂ©, 6 aoĂ»t 1945. "Allemagne, annĂ©e zĂ©ro". Titre du film 1948 de Roberto Rossellini 1906â1977. "LâEurope se trouve aujourdâhui devant le dĂ©clin, mais lâEurope ne peut pas rĂ©gresser, elle doit vivre, pour nous, pour les EuropĂ©ens et pour le monde entier." Konrad Adenauer 1876â1967 en 1946. De la sociĂ©tĂ© industrielle Ă la sociĂ©tĂ© de communication "Dans le monde qui Ă©tait le leur, il Ă©tait presque la rĂšgle de dĂ©sirer toujours plus quâon ne pouvait acquĂ©rir." Georges Perec 1936â1982, dans Les Choses 1965. "Je veux de lâargent, simplement pour ĂȘtre riche." John Lennon 1940â1980. "La publicitĂ©, câest la plus grande forme dâart du XXe siĂšcle." Marshall McLuhan 1911â1980. "Personne ne se souviendrait du bon Samaritain sâil nâavait eu que de bonnes intentions. Il avait aussi de lâargent." Margaret Thatcher 1925â2013. Les grands modĂšles idĂ©ologiques et la confrontation Est-Ouest jusquâaux annĂ©es 1970 "Ich bin ein Berliner" John Fitzgerald Kennedy 1917â1963, Ă Berlin-Ouest le 16 juin 1963. "De Stettin dans la Baltique jusquâĂ Trieste dans lâAdriatique, un rideau de fer est descendu sur lâEurope." Winston Churchill 1874â1965, le 5 mars 1946. ModĂšles amĂ©ricains et soviĂ©tiques "Si le communisme ne devait pas conduire Ă la crĂ©ation dâun homme nouveau, il nâaurait aucun sens." Ernesto Che Guevara 1928â1967. "Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande ce que tu peux faire pour ton pays." John Fitzgerald Kennedy 1917â1963, discours dâinvestiture, le 20 janvier 1961. "Non je ne suis pas AmĂ©ricain, je suis lâun des 22 millions de Noirs qui sont victimes de lâamĂ©ricanisme." Malcom X 1925â1965. Le conflit israĂ«lo-palestinien "Ce nâest pas la libĂ©ration de la peur mais lâĂ©quilibre de la peur qui a rendu possible la survie de notre civilisation." Golda Meir 1898â1978. "Quelle dignitĂ© peut avoir lâhomme sans patrie, sans drapeau, sans adresse. Quelle dignitĂ© ?" Mahmoud Darwich 1941â2008. Le tiers-monde indĂ©pendance, contestation de lâordre mondial, diversification "La colonisation est plus que la domination dâun individu par un autre, dâun peuple par un autre ; câest la domination dâune civilisation par une autre ; la destruction des valeurs originales par des valeurs Ă©trangĂšres." LĂ©opold SĂ©dar Senghor 1906â2001. "Le principe fondamental de toute guerre coloniale est que lâEuropĂ©en soit supĂ©rieur aux peuples quâil combat ; sans quoi la guerre nâest pas coloniale, cela saute aux yeux." Anatole France 1844â1924. "Le prix de lâhomme baisse quand il nâa plus lâusage de sa libertĂ©." HĂŽ Chi Minh 1890â1969. "La non-violence sous sa forme active consiste en une bienveillance envers tout ce qui existe, câest lâamour pur." Gandhi 1869â1948. Ă la recherche dâun nouvel ordre mondial depuis les annĂ©es 1970 "Lâancien systĂšme sâest Ă©croulĂ© avant que le nouveau nâait pu se mettre en marche." MikhaĂŻl Gorbatchev 1931. "Je viens Ă vous avec un rameau dâolivier dans la main gauche et une mitraillette dans la main droite. Ne faites pas tomber le rameau dâolivier." Yasser Arafat 1929â2004 le 13 novembre 1974 lors dâun discours Ă lâONU. "Lâhistoire a lancĂ© aux Ătats-Unis et Ă leurs alliĂ©s un appel Ă lâaction, et câest tout autant notre responsabilitĂ© que notre privilĂšge que de mener ce combat pour la libertĂ©." George W. Bush 1946, le 29 janvier 2002.Desfiches de rĂ©vision et des exercices interactifs sur tous les points clĂ©s de spĂ©cialitĂ© Histoire-gĂ©o.-GĂ©opolitique.-Sciences politiques en terminale. Travailler sur des sujets du bac Des sujets corrigĂ©s pour prĂ©parer les Ă©preuves de spĂ©cialitĂ© Histoire-gĂ©o.-GĂ©opolitique.-Sciences politiques en terminale.
De 1954 Ă 1962, la guerre d'AlgĂ©rie a Ă©tĂ© le conflit de dĂ©colonisation le plus douloureux pour la France. Conquise Ă partir de 1830, l'AlgĂ©rie Ă©tait la seule colonie de peuplement de l'empire français et comptait un million d'habitants europĂ©ens en 1950. Elle Ă©tait administrĂ©e comme la mĂ©tropole on y trouvait trois dĂ©partements. Cependant, les populations musulmanes Arabes et BerbĂšres n'obtiennent pas une rĂ©elle Ă©galitĂ© des droits ni une reprĂ©sentation politique. Le 1er novembre 1954, le Front de libĂ©ration nationale FLN lance une vague d'attentats. Le 18 mars 1962, les accords d'Ăvian sont signĂ©s et mettent fin Ă la guerre. C'est le temps de l'exil pour les Français d'AlgĂ©rie â les pieds-noirs » â et les AlgĂ©riens combattant du cĂŽtĂ© de la France â les harkis ». Sur chaque rive de la MĂ©diterranĂ©e, comment s'organise le travail des historiens sur les mĂ©moires de la guerre d'AlgĂ©rie ? Lâoubli et la mĂ©moire officielle En AlgĂ©rie, prĂ©sidentialisme et hĂ©roĂŻsation - A lâissue du cessez le feu de mars 1962 referendum en AlgĂ©rie sur autodĂ©termination. 99% des suffrages vont Ă lâindĂ©pendance. - Le FLN se prĂ©sente comme vainqueur et met en avant figures hĂ©roĂŻques qui ont combattu pour lâindĂ©pendance. - Le rĂ©gime militaire de Boumediene, qui accĂšde au pouvoir aprĂšs un coup dâEtat en 1965, réécrit lâhistoire officielle. - 1962 monument Ă Alger en mĂ©moire des combattants algĂ©riens de la Guerre mythe unanimiste. En France, une mĂ©moire officielle dâoccultation - Referendum avril 1962 90% des français approuvent la procĂ©dure dâautodĂ©termination en AlgĂ©rie. - On parle dâopĂ©ration du maintien de lâordre, de pacification mais non de Guerre. - La fusillade de la Rue dâIsly Ă Alger en mars 1962 par un barrage de tirailleurs est passĂ©e sous silence. - 1968 lois dâamnistie sont votĂ©es pour dissimuler culpabilitĂ©s de lâEtat. Une mĂ©moire dâoccultation est mise en place. MĂ©moires blessĂ©es, mĂ©moires occultĂ©es Les oubliĂ©s de la LibĂ©ration - Le prisonnier du mouvement nationaliste Messali Hadj et les nationalistes du MNA sont Ă©vincĂ©s par les forces du FLN - Les principales figures de la guerre dâindĂ©pendance sont mises Ă lâĂ©cart Mohamed Boudiaf - Certains combattants pour la libĂ©ration sont Ă©cartĂ©s et ne connaissent pas de glorification officielle. Vous verrez tout cela avec un professeur d'histoire ! Des voix sâĂ©lĂšvent en France - Principal groupe de mĂ©moire dans sociĂ©tĂ© est celui des soldats français qui sont allĂ© en AlgĂ©rie 1,5millions marquĂ©s par la violence de la guerre, dans les annĂ©es 1980-1990, ils rĂ©clament, en vain, une compensation financiĂšre. - Lâarrachement Ă ce quâils considĂšrent comme leur patrie natale, sâajoute pour le million de pieds-noirs et de harkis, un mauvais accueil en France harkis regroupĂ©s dans des camps. - Le nombre dâimmigrĂ©s algĂ©riens augmente pendant le conflit 400 000 en 1962. Comment trouver un professeur d'histoire ? Les meilleurs professeurs d'Histoire disponibles5 27 avis 1er cours offert !5 152 avis 1er cours offert !4,9 13 avis 1er cours offert !4,9 21 avis 1er cours offert !4,9 26 avis 1er cours offert !4,9 15 avis 1er cours offert !5 20 avis 1er cours offert !5 9 avis 1er cours offert !5 27 avis 1er cours offert !5 152 avis 1er cours offert !4,9 13 avis 1er cours offert !4,9 21 avis 1er cours offert !4,9 26 avis 1er cours offert !4,9 15 avis 1er cours offert !5 20 avis 1er cours offert !5 9 avis 1er cours offert !C'est partiLes mĂ©moires de la Guerre dâAlgĂ©rie 1991-2005 Le tournant de 1991-1992 La mĂ©moire des Ă©vĂ©nements du17 octobre 1961 - La bataille de Paris, 17 octobre 1961, de Luc Einaudi, est un ouvrage qui connaĂźt un retentissement important auprĂšs du public. - 1991 30e anniversaire des Ă©vĂ©nements du 17 octobre 1961 manifestation pacifique organisĂ©e par le FLN, en rĂ©ponse au couvre feu instaurĂ©s par les AlgĂ©riens de Paris, est rĂ©primĂ©e par la police française faisant 30 morts. - 1991 ArmĂ©e AlgĂ©rienne diffuse des centaines de tĂ©moignages + couvertures des archives de lâArmĂ©e, de la Justice et de la Police. - 1997 Violences de 1961 mises en lumiĂšres lors du procĂšs de Maurice Papon prĂ©fet de la police pendant le conflit. - Pour les 40 ans Bertrand DelanoĂ« maire de Paris inaugure la plaque commĂ©morative sur le Pont St Michel Ă la mĂ©moire de nombreux AlgĂ©riens tuĂ©s lors de la sanglante rĂ©pression de la manifestation pacifique du 17 octobre 1961 ». Le contexte de guerre civile en AlgĂ©rie - 1991-2002 guerre civile entre gouvernement algĂ©rien et groupes islamistes Ă rĂ©veille souvenirs de la guerre dâindĂ©pendance et pousse les historiens Ă sâinterroger sur les origines de la violence. - Reconnaissance des courants autres que le FLN ; 1992 UniversitĂ© de SĂ©tif prend le nom de Ferhat Abbas et en 2002 AĂ©roport de Tlemcen prend le nom de Messali Hadj. Ces deux acteurs, Ă©cartĂ©s, reviennent Ă lâhonneur. - La violence de la guerre civile permet de revenir sur les atrocitĂ©s commissent sur les berbĂ©ristes et messalistes. - Certains Ă©vĂšnements sont rĂ©vĂ©lĂ©s comme le massacre de Melouza en mai 1967 oĂč 374 villageois sont Ă©gorgĂ©s par une unitĂ© de lâALN. Travail des historiens et Ă©volution des mĂ©moires LâĂ©volution de la mĂ©moire officielle - ArrivĂ©e de Chirac 1995 permet libĂ©ration de la parole politique au sujet du conflit. - Monument Ă la mĂ©moire des victimes civiles et militaires est inaugurĂ© en 1996 Ă Paris par le PrĂ©sident. - Le terme de Guerre est officialisĂ© en 1999. La torture et lâimpossible repentance - 2000 dĂ©clarations dâutilisation de la torture se multiplient. - GĂ©nĂ©ral Aussaresses affirme nâavoir Ă©prouvĂ© aucun regret aprĂšs avoir torturĂ© Ă mort des membres du FLN. Des personnalitĂ©s AlgĂ©riennes demandent Ă la France de reconnaĂźtre sa culpabilitĂ©. Ainsi la lĂ©gion dâhonneur lui est retirĂ©e et des sanctions militaires ont Ă©tĂ© prises. La prise en compte des victimes et le travail des historiens - 5 dĂ©cembre 2002, Chirac inaugure le MĂ©morial National de la Guerre dâAlgĂ©rie. - 5 dĂ©cembre 2003, journĂ©e nationale dâhommage aux morts pour la France. - 25 septembre 2003, journĂ©e dâhommage aux harkis en reconnaissance de leurs sacrifices. - Travails communs dâhistoriens en 2004 B. Stora et M. Harbi publient un livre la Guerre dâAlgĂ©rie 1954-2004 » - La fin de lâamnĂ©sie est diffusĂ©e en AlgĂ©rie et en France. Les mĂ©moires de la Guerre dâAlgĂ©rie depuis 2005 Une rĂ©activation des mĂ©moires Un enjeu dâabord politique - FĂ©vrier 2005 loi mĂ©morielle votĂ© dans le but de reconnaĂźtre le rĂŽle positif de la prĂ©sence française dans les manuels scolaires. Cette loi relance la guerre des mĂ©moires entre les deux pays mais sera abrogĂ©e parla suite. - PrĂ©sident Bouteflika accuse la France de gĂ©nocide culturel. - Pouvoir en place en AlgĂ©rie, exerce un contrĂŽle sur les textes des historiens et sur les commandes de livre dans les bibliothĂšques. - Octobre 2010 Fondation pour la mĂ©moire de la Guerre dâAlgĂ©rie est inaugurĂ©e Ă Paris elle est boudĂ©e par les historiens qui lui reprochent son nom mĂ©mĂ©. Un consensus difficile la date de la fin du conflit - La date de la fin pose problĂšme europĂ©ens dâAlgĂ©rie refusent de reconnaĂźtre la fin de la guerre le 19 mars 1962 dĂ» aux enlĂšvements Ă Oran le 5 juillet. - La question du massacre des harkis aprĂšs le 19 mars est trĂšs vive. - Beaucoup de français refusent de cĂ©lĂ©brer le 5 juillet date dâindĂ©pendance. - 2012 50 ans de la fin du conflit mais lĂ encore, chaque groupe mĂ©moriel choisit sa date de cĂ©lĂ©bration. Vers une communautarisation des mĂ©moires ? La mĂ©moire toujours blessĂ©e des rapatriĂ©s - RĂ©surgence de lâactivisme mĂ©moriel dans les familles de rapatriĂ©s. - Loi de 2005 montre que la nation est reconnaissante envers les familles qui ont participĂ© Ă lâĆuvre accomplie par la France en AlgĂ©rie. - Dans le Sud descendance des pieds-noirs beaucoup prĂ©sente + beaucoup monuments qui rappellent le passĂ© musĂ©e histoire de la France en AlgĂ©rie 1830-1962 Ă Montpellier, Monument des disparus dâAlgĂ©rie Ă Perpignan en 2006. Lâactivisme du milieu des anciens combattants - En France Film Hors la loi » de Bouchared provoque polĂ©mique car il ouvre sur le massacre de SĂ©tif qui se termine le 17 octobre 1961. - 21 juin 2010 manifestation dâanciens combattants de lâarmĂ©e française Ă Cannes en mĂ©moire de toutes les victimes de la Guerre dâAlgĂ©rie. - En AlgĂ©rie, association ONM et CNEC, tirent leur lĂ©gitimitĂ© des conflits de mĂ©moires entre la France et lâAlgĂ©rie bĂ©nĂ©ficient dâavantages publics pensions, crĂ©dits + ONM lance une chaĂźne de TV et une radio consacrĂ©e Ă lâhistoire de ce conflit. On comprend ainsi que l'historien ne peut rappeler la mĂ©moire de la guerre d'AlgĂ©rie qu'en tenant compte de la rĂ©alitĂ© politique et sociale de chacun des deux Ătats concernĂ©s et de leur histoire depuis 1962. Le travail sur les Ă©lĂ©ments qui prĂȘtent encore Ă polĂ©mique ne pourra cependant se faire que lorsque les archives seront partout accessibles.Histoireet mĂ©moires des conflits MĂ©moires et histoire dâun onflit : la guerre dâAlgĂ©rie Sarah ClavĂ©, professeur au ly Ă©e lâEmpĂ©ri, Salon-de-Provence, formatrice acadĂ©mique MnĂ©mosytĂ© Lâhistoire et les mĂ©moires du gĂ©nocide des Juifs et des Tsiganes Comment lâhistoire du gĂ©nocide des Juifs et des Tsiganes sâinscrit-elle dans la mĂ©moire collective ? Introduction lâĂ©criture de lâhistoire et lâaffirmation des mĂ©moires de la seconde guerre mondiale en France Dans l'immĂ©diat aprĂšs-guerre, il y a eu une collecte dâinformations sur la guerre et la dĂ©portation, pourtant elle n'a pas permis l'affirmation de toutes les mĂ©moires. Câest la nĂ©cessitĂ© de pacifier le pays, dâeffacer les divisions issues de la pĂ©riode du rĂ©gime de Vichy qui va dĂ©terminer la construction des premiĂšres mĂ©moires. Est Ă©laborĂ©e une mĂ©moire officielle qui minimise la collaboration du rĂ©gime avec les nazis -PĂ©tain aurait prĂ©servĂ© lâindĂ©pendance de la France- et qui met en valeur la mĂ©moire de la rĂ©sistance des Français. Les historiens utiliseront le nĂ©ologisme rĂ©sistancialisme pour dĂ©signer le mythe selon lequel les Français auraient unanimement et naturellement rĂ©sistĂ© depuis le dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale. MĂȘme sâils nây croient pas, les Français adhĂšrent Ă ce discours mĂ©moriel. Lors de son retour en politique 1958, De Gaulle utilise la mĂ©moire de la rĂ©sistance Ă des fins politiques. Le parallĂšle avec la vie politique en France au dĂ©but de la VĂšme RĂ©publique est Ă©vident. De Gaulle veut dĂ©passer les clivages politiques et rassembler tous les Français, comme cela a Ă©tĂ© fait aprĂšs 1945. De Gaulle entretient cette mĂ©moire Lieux de mĂ©moire Mont valĂ©rien, cĂ©rĂ©monies de commĂ©moration cendres de J. Moulin au PanthĂ©on ; Concours national de la RĂ©sistance en 1961. Les autres mĂ©moires sont refoulĂ©es, notamment celle des victimes des gĂ©nocides, les Juifs et les Tsiganes. Personne pour Ă©couter, prendre en charge les rescapĂ©s revenus des camps env. 2500/80 000. Lesquels ont la plus grande difficultĂ© Ă sâexprimer, rĂ©cupĂ©rer des biens et Ă trouver des coupables Ă leur dĂ©portation. Les documentaires, comme Nuit et Brouillard, Ă©voquent Ă peine les dĂ©portĂ©s raciaux, effacent la collaboration de la France. Les annĂ©es 70 sont une pĂ©riode de doutes et de contestations de lâordre politique et social dâaprĂšs-guerre. Câest une pĂ©riode de retournement de la mĂ©moire ou tournant mĂ©moriel, avec la prise de conscience de la collaboration, de lâampleur du martyr des juifs. Un documentaire de Marcel Ophuls, le Chagrin et la PitiĂ©, 1971, montre lâoccupation comme une pĂ©riode de passivitĂ© ou de collaboration. Le travail des historiens montre lâampleur de celle-ci. Dâabord, le travail de lâhistorien amĂ©ricain R. Paxton en 1973, qui dĂ©montre que le rĂ©gime de Vichy Ă©tait profondĂ©ment conservateur, rĂ©actionnaire, collaborateur et antisĂ©mite ⊠Les annĂ©es 1980-1990 sont donc une pĂ©riode de soupçons et de recherche de coupables avec les grands procĂšsdes fonctionnaires de Vichy Paul Touvier, Maurice Papon. Les historiens participent aux procĂšs cf introduction. Depuis les annĂ©es 80, avec lâinfluence des associations commĂ©moratives, des productions cinĂ©matographiques notamment Shoah de Claude Lanzmann, une mĂ©moire propre au gĂ©nocide juif se met en place. Mais le 16 juillet 1995, le PrĂ©sident J. Chirac reconnait officiellement le rĂŽle de lâEtat français dans la dĂ©portation des Juifs. Un devoir de mĂ©moire sâimpose. En 1990, la loi Gayssot permet de condamner les nĂ©gationnistes. Un devoir de mĂ©moire est instaurĂ© par lâEtat cf Jalon1. Jalon 3 le gĂ©nocide dans la littĂ©rature et au cinĂ©ma - Au cinĂ©ma 1 Quelle question fondamentale soulĂšve lâallusion Ă la shoah au cinĂ©ma ? La question principale demeure la reprĂ©sentation de la shoah au cinĂ©ma. Pour certains cette rĂ©alitĂ© est indicible, non reprĂ©sentable ; pour dâautres, tout drame, tout chagrin peut ĂȘtre transformĂ© en histoire. 2 A partir de lâarticle et des documents du livre pages 200-201, complĂ©tez le tableau ci-dessous avec des arguments et exemples Argument en faveur Argument contre Exemple de film/sĂ©rie, ce qui est acceptĂ©, dĂ©noncĂ© Fiction IrrĂ©aliste Toutes les violences, tous les traumatismes peuvent ĂȘtre transformĂ©es en fiction Ne pas laisser la mĂ©moire du gĂ©nocide aux seuls tĂ©moignages des survivants et de leurs descendants PossibilitĂ© de faire une fiction rĂ©aliste sur les camps sans en reprĂ©senter lâhorreur et faire du sensationnalisme RĂ©alisme impossible, rĂ©alitĂ© attĂ©nuĂ©e pour ĂȘtre supportable ; EsthĂ©tisation de la violence et de la mort MĂ©lange entre rĂ©alitĂ© et fiction encourage le discours nĂ©gationniste en crĂ©ant confusion Banalisation de la violence spectacle, voyeurisme, SĂ©rie Hunters 2020 scĂšne de barbarie nazie non rĂ©elle, sĂ©rie Holocauste, 1978 reprĂ©sentation mise Ă mort ; film La Vie est belle, 1997 comĂ©die dans le cadre des camps Plus rĂ©aliste Kapo, 1960 ; La liste de Schindler, 1993 reprĂ©sentations de la violence, de lâhorreur Le fils de SaĂŒl point de vue dâun sonderkommando, pas de vision claire de lâhorreur environnante Film-documentaire Montrer des images du gĂ©nocide Importance donnĂ©e aux images et aux tĂ©moignages, pas de fiction Tout repose sur la façon dont sont montrĂ©es et commentĂ©es les images choisies, sont mis en scĂšne les tĂ©moignages. Ne sont pas de vĂ©ritables documentaires scientifiques Nuit et brouillard, 1956 images non contextualisĂ©es, ne fait pas la distinction entre les camps, Ă©voque Ă peine les dĂ©portĂ©s raciaux, jugements dans les commentaires Pas dâimage du gĂ©nocide Shoah, 1985 seulement des tĂ©moignages et des images actuelles - dans la littĂ©rature dossier pages 198-199 Les mĂȘmes interrogations se posent pour la littĂ©rature. Certains considĂšrent que la littĂ©rature doit dĂ©passer les chiffres, la description de la mise Ă mort ou lâabstraction des Ă©tudes historiques et montrer les destins, la singularitĂ© de chaque victime. Dâautres considĂšrent quâil est absurde » de dĂ©crire les camps avec des mots car le langage humain a Ă©tĂ© inventĂ© pour autre chose » RĂŒth KlĂŒger, juive autrichienne dĂ©portĂ©e Ă Auschwitz en 1944 morte en 2020. 2 et 3 Classez les Ćuvres littĂ©raires sur la shoah en fonction de leur forme et de lâexpĂ©rience de leur auteur. ExpĂ©rience vĂ©cue Formes et titres TĂ©moignages de victimes pendant lâextermination Dans les ghettos, dans la clandestinitĂ©, dans les camps Journal intime Journal dâAnne Franck morte Ă Bergen-Belsen ; tĂ©moignages, poĂšmes, rĂ©cits retrouvĂ©s dans les ghettos et camps manuscrits de sonderkommandos dâAuschwitz TĂ©moignages des survivants Dans les ghettos, dans les camps Primo Levi, Si câest un homme ; Jean Cayrol qui est lâauteur et le narrateur du documentaire Nuit et Brouillard Elie Wiesel RĂ©cits de descendants de victimes ou survivants Aucune. Cherche Ă combler lâabsence dâhistoire » personnelle ; travail Ă la transmission de la mĂ©moire du gĂ©nocide George Perec orphelin de la shoah, La disparition, W ou le souvenir dâenfance Art Spiegelman, Maus utilise pour la bande dessinĂ©e Ćuvres dâauteurs sans lien avec les Ă©vĂšnements narrĂ©s Cherchent un moyen dâĂ©voquer les camps, le gĂ©nocide, sans description directe considĂ©rĂ©e comme indĂ©cente / par opposition Ă la littĂ©rature accusĂ©e dâexercer un attrait morbide pour la barbarie et banalise le mal. La littĂ©rature Ă©voquant la shoah abondante ; En France Patrick Modiano dont les thĂšmes littĂ©raires sont lâabsence, la mĂ©moire et qui a Ă©crit le scĂ©nario de Lacombe Lucien ; LittĂ©rature française du cĂŽtĂ© des bourreaux Robert Merle, La mort est mon mĂ©tier ; Jonathan Littell, les Bienveillantes ⊠trĂšs critiquĂ©s Jalon 2 juger les crimes nazis aprĂšs Nuremberg Quels sont les enjeux judiciaire, historique et mĂ©moriel des procĂšs organisĂ©s contre les criminels nazis aprĂšs 1946 ? 5 Les difficultĂ©s sont retrouver les criminels, certains ayant fui Ă lâĂ©tranger Eichmann en Argentine ou ayant changĂ© dâidentitĂ© ; prouver lâampleur du crime et la prĂ©sence de lâaccusĂ© sur les lieux ; collecter des tĂ©moignages et poursuivre les enquĂȘtes dans la durĂ©e avant que les accusĂ©s et tĂ©moins ne meurent. Les crimes contre lâhumanitĂ© sont imprescriptibles, en 2021, un gardien de camp de concentration centenaire doit ĂȘtre jugĂ© ! Montrez que les procĂšs contre les criminels nazis poursuivent un objectif judiciaire, historique et mĂ©moriel Jalon 1 lieux de mĂ©moire du gĂ©nocide des juifs et des Tsiganes Quels sont les enjeux de la mise au jour et de la transformation en mĂ©moriaux des lieux du gĂ©nocide ? Vocabulaire MĂ©morial lieu de mise en scĂšne publique de la mĂ©moire - La mise Ă jour des lieux des crimes de masse A partir des documents pages 192-193, complĂ©tez le schĂ©ma suivant - Les mĂ©moriaux Dossier page 194-195 1 Les mĂ©moriaux peuvent ĂȘtre créés par Des individus qui collectent et exposent des archives, objets, tĂ©moignages ; des groupes de rescapĂ©s, associations qui construisent un monument dans un lieu pour rappeler un crime de masse ; un musĂ©e, un organisme chargĂ© de mettre en scĂšne la mĂ©moire du gĂ©nocide Le Yad Vashem Ă JĂ©rusalem ; un Etat qui reconnait officiellement sa participation Ă un crime de masse Allemagne, France⊠ou met en scĂšne la mĂ©moire du crime perpĂ©trĂ© sur une partie de sa population en construisant un mĂ©morial musĂ©e, monumentâŠ. Pour exemples le MĂ©morial de lâHolocauste Ă Washington, le MĂ©morial de la Shoah Ă Berlin ou le MĂ©morial de la Shoah Ă Paris en 2005, qui reprend lâinitiative ancienne de collecte dâarchives dâIsaac Schneersohn et le MĂ©morial du Martyr Juif. 2 Collecter des informations, transmettre aux gĂ©nĂ©rations futures la mĂ©moire du gĂ©nocide et la rĂ©pandre dans le monde entier. 4 Les mĂ©moriaux attirent des populations du monde entier et le comportement de certains visiteurs nâest pas toujours adaptĂ© aux messages transmis. Le tourisme des lieux de catastrophes et de mort sâappelle le Dark Tourism. Patrimonialisation et tourisme culturel : proposition de TD sur le processus de patrimonialisation et la relation au tourisme culturel effectuĂ©e en Tourisme et Territoire (BTS Tourisme), mais qui peut ĂȘtre adaptĂ©e en Terminale HGGSP (ThĂšme IV) - par Fabienne Joly - AcadĂ©mie de N antes. Axe 1 Histoire et mĂ©moires des conflits. Les conflits et leur histoire sont gravĂ©s dans les mĂ©moires individuelles et la mĂ©moire collective des sociĂ©tĂ©s. La PremiĂšre Guerre mondiale 1914-1918 et la guerre d'AlgĂ©rie 1954-1962 ont fait l'objet de nombreux travaux historiques qui peuvent ĂȘtre utilisĂ©s Ă des fins politiques. Ces travaux nourrissent les mĂ©moires et ce que les spĂ©cialistes appellent l'historiographie », c'est-Ă -dire la discipline qui Ă©tudie les historiens, leurs travaux et leurs conceptions de l'histoire, mais aussi des dĂ©bats dont les enjeux dĂ©passent le cercle des universitaires et sont Ă la fois politiques et les conflits et leur histoire s'inscrivent-ils dans les mĂ©moires des populations et peuvent-ils faire l'objet d'une instrumentalisation politique ? Quels enjeux historiographiques et politiques peuvent reprĂ©senter des conflits passĂ©s qui ont laissĂ© des cicatrices, plus ou moins douloureuses, pour les gĂ©nĂ©rations suivantes ? ILes causes de la PremiĂšre Guerre mondiale un dĂ©bat historique L'un des dĂ©bats historiques les plus importants est celui cherchant Ă Ă©tablir qui est le responsable du dĂ©clenchement de la PremiĂšre Guerre mondiale. En effet, l'Ă©tĂ© 1914 est marquĂ© par une sĂ©rie d'Ă©vĂ©nements qui poussent les deux alliances d'Europe Ă se lancer dans une guerre qui va durer quatre ans. Au lendemain de la guerre, les historiens allemands et les historiens français n'ont pas la mĂȘme lecture de l'Ă©tĂ© 1914, chaque pays cherchant Ă ne pas assumer la responsabilitĂ© de cette guerre. AL'Ă©tĂ© 1914 l'engrenage des alliances En 1914, l'Europe est divisĂ©e en deux alliances la Triple-Entente France, Russie et Royaume-Uni et la Triple-Alliance Allemagne, Autriche-Hongrie et Italie. L'attentat de Sarajevo, le 28 juin 1914, dĂ©clenche une suite d'Ă©vĂ©nements qui conduisent Ă la guerre. Le conflit devient une guerre europĂ©enne qui se mondialise et surtout qui dure plus de quatre annĂ©es, et dont le bilan est catastrophique. Le traitĂ© de Versailles est trĂšs humiliant pour les perdants, dont fait partie l'Allemagne. Le systĂšme des alliances met en marche un engrenage impossible Ă arrĂȘter au cours de l'Ă©tĂ© 1914 28 juin assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, hĂ©ritier d'Autriche-Hongrie, par un Ă©tudiant nationaliste serbe, Gavrilo Princip. C'est l'attentat de Sarajevo. 23 juillet ultimatum de l'Autriche-Hongrie Ă la Serbie pour enquĂȘter en Serbie. L'Autriche-Hongrie laisse 48 heures Ă la Serbie pour rĂ©pondre. 25 juillet la Serbie accepte l'ultimatum Ă l'exception d'une clause la participation de policiers autrichiens Ă l'enquĂȘte sur l'attentat sur son territoire. 28 juillet l'Autriche-Hongrie dĂ©clare la guerre Ă la Serbie. 30 juillet mobilisation gĂ©nĂ©rale en Russie, alliĂ©e de Serbie, qui entraĂźne la mobilisation de l'Allemagne, alliĂ©e de l'Autriche-Hongrie. 1er aoĂ»t dĂ©claration de guerre de l'Allemagne Ă la Russie. La France, alliĂ©e de la Serbie et de la Russie, dĂ©cide la mobilisation gĂ©nĂ©rale. 2 aoĂ»t ultimatum de l'Allemagne Ă la Belgique lui demandant l'autorisation de passage de ses troupes. La Belgique refuse. 3 aoĂ»t l'Allemagne envahit la Belgique et dĂ©clare la guerre Ă la France. L'Italie reste neutre. 4 aoĂ»t le Royaume-Uni dĂ©clare la guerre Ă l'Allemagne en rĂ©ponse au viol de la neutralitĂ© belge. 6 aoĂ»t la Serbie dĂ©clare la guerre Ă l'Allemagne. Le conflit, qui devait ĂȘtre court, dure quatre ans. Ă la fin du conflit, la Triple-Alliance a perdu. Le bilan dĂ©mographique, Ă©conomique, politique et social de la PremiĂšre Guerre mondiale est dĂ©sastreux 14 millions de morts ; 3 millions de veuves ; 6 millions d'orphelins ; des pays endettĂ©s ; des villes entiĂšrement dĂ©truites. Le traitĂ© de Versailles signĂ© le 28 juin 1919 impose des conditions dures Ă l'Allemagne elle perd son statut de grande puissance et est rĂ©duite Ă une puissance secondaire. Ce traitĂ© est vĂ©cu comme une humiliation pour les Allemands, un diktat » c'est-Ă -dire une paix dictĂ©e » par les vainqueurs. Un article en particulier, l'article 231, fait l'objet de controverses l'Allemagne est considĂ©rĂ©e comme responsable de la guerre. L'Allemagne et ses alliĂ©s sont responsables, pour les avoir causĂ©s, de toutes les pertes et de tous les dommages subis par les gouvernements alliĂ©s et associĂ©s et leurs nationaux en consĂ©quence de la guerre qui leur a Ă©tĂ© imposĂ© par l'agression de l'Allemagne et de ses alliĂ©s. »TraitĂ© de Versailles, article 231Cet article fonde la question des responsabilitĂ©s et revĂȘt une dimension Ă©minemment politique. BLa question de la responsabilitĂ© l'opposition entre les historiens allemands et français La question de la responsabilitĂ© a une dimension politique majeure et divise la France et l'Allemagne. Pour les historiens allemands, dont fait partie Hans DelbrĂŒck, l'Allemagne est innocente. Pour les historiens français, l'Allemagne est coupable et responsable de la PremiĂšre Guerre mondiale. AprĂšs la Seconde Guerre mondiale et les horreurs commises par les nazis, un historien allemand, Fritz Fischer, crĂ©e une importante controverse. Il estime que le nazisme et la Seconde Guerre mondiale sont la continuitĂ© de l'impĂ©rialisme allemand ayant provoquĂ© la guerre en 1914. Pour lui, l'Allemagne est donc responsable de la PremiĂšre Guerre question de la responsabilitĂ© est importante sur le plan politique Pour la France, cela justifie le paiement de lourdes rĂ©parations par l'Allemagne et une politique de fermetĂ© Ă son Ă©gard. Pour l'Allemagne, ce sont les socialistes et les dirigeants politiques de la rĂ©publique de Weimar qui sont responsables, mais pas tout le pays. La frustration et l'humiliation permettent de dĂ©velopper une thĂšse fausse et dangereuse diffusĂ©e par les militaires allemands l'armĂ©e allemande a Ă©tĂ© trahie par un coup de poignard dans le dos » portĂ© par les Juifs et les socialistes. AprĂšs la guerre, les historiens allemands dĂ©fendent l'Allemagne. Elle est prĂ©sentĂ©e comme un Ătat en pleine expansion en 1914, encerclĂ© par des voisins menaçants qui lui refusent son espace vital et sa part du partage colonial du monde. Selon cette interprĂ©tation, l'Allemagne n'a fait que se dĂ©fendre. Les responsabilitĂ©s sont du cĂŽtĂ© de la Russie qui s'est mobilisĂ©e contre l'Allemagne, et du cĂŽtĂ© de la France qui a soutenu la Russie. Par ailleurs, les hĂ©sitations du Royaume-Uni, interprĂ©tĂ©es par l'Allemagne comme une neutralitĂ©, ont jouĂ© un rĂŽle dans l'engrenage de la les historiens français, l'Allemagne est plutĂŽt responsable, mĂȘme si cette analyse Ă©volue entre 1925 et 1925, Pierre Renouvin publie Les Origines immĂ©diates de la guerre. Cet historien est un ancien combattant, mutilĂ© de guerre. ChargĂ© de cours Ă la Sorbonne dĂšs 1919, il est le premier historien français Ă avoir accĂšs aux archives du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres. Archives Les archives sont l'ensemble des documents conservĂ©s. Quand elles sont publiques, elles sont conservĂ©es par un Ătat selon des critĂšres prĂ©cis, notamment de dĂ©lais de consultation. Dans son ouvrage, Pierre Renouvin se penche sur la succession des dĂ©cisions de la crise de juillet 1914 qui ont menĂ© au conflit. Il conclut Ă une Ă©crasante responsabilitĂ© de l'Allemagne et de la double monarchie 1933, Jules Isaac publie Un dĂ©bat historique. Le ProblĂšme des origines de la guerre. Lui aussi est un ancien combattant, inspecteur gĂ©nĂ©ral de l'Instruction publique et auteur de manuels scolaires trĂšs connus et utilisĂ©s Ă l'Ă©poque. Il est pacifiste et veut Ă©duquer les jeunes gĂ©nĂ©rations dans la haine de la guerre. Il soutient une thĂšse plus nuancĂ©e la responsabilitĂ© principale est allemande et autrichienne mais elle est partagĂ©e par la France et la Russie. Pour lui, la France n'a pas invitĂ© la Russie Ă une plus grande prudence et le Royaume-Uni n'a pas assez tĂŽt fait savoir qu'il ne resterait pas les annĂ©es 1950, Pierre Renouvin rĂ©vise son jugement. Sans renoncer Ă la thĂšse d'une responsabilitĂ© dĂ©cisive de l'Allemagne, il reconnaĂźt que les AlliĂ©s n'ont pas fait tout leur possible pour empĂȘcher la Allemagne, la controverse de Fritz Fischer en 1961 rĂ©anime le dĂ©bat. La Seconde Guerre mondiale a changĂ© l'orientation de l'analyse. Le nazisme et ses atrocitĂ©s posent de nouvelles questions aux historiens Comment et pourquoi le nazisme a-t-il rĂ©gnĂ© en Allemagne ? Le nazisme est-il un accident de l'histoire ou l'aboutissement extrĂȘme d'une volontĂ© de puissance ancienne ? Cela nĂ©cessite une rĂ©vision profonde de la maniĂšre d'analyser la PremiĂšre Guerre mondiale et donc une mutation de l'historiographie dominante. Historiographie L'historiographie est une discipline qui Ă©tudie les historiens, leurs travaux et leurs conceptions de l' Fritz Fischer propose une nouvelle analyse. Il publie d'abord un article en 1959 puis un livre en 1961 intitulĂ© Les Buts de guerre de l'Allemagne impĂ©riale 1914-1918. Le titre allemand est Griff nach der Weltmacht, c'est-Ă -dire La QuĂȘte du pouvoir mondial. Ce livre dĂ©clenche une longue querelle d'historiens jusqu'aux annĂ©es 1980. Selon Fritz Fischer, il y a bien une responsabilitĂ© dĂ©cisive de l'Allemagne. L'Allemagne, confiante dans sa supĂ©rioritĂ© militaire, ayant voulu, souhaitĂ© et appuyĂ© la guerre austro-serbe, prit sciemment le risque d'un conflit militaire avec la France et la Russie. Le gouvernement allemand portait ainsi une part dĂ©cisive de la responsabilitĂ© historique de la guerre mondiale [âŠ]. »Les Buts de guerre de l'Allemagne impĂ©riale 1914-1918 L'Allemagne aurait dĂ©clenchĂ© les hostilitĂ©s afin d'accĂ©der au rang de puissance mondiale. Cela revient Ă placer l'expansionnisme nazi du IIIe Reich dans la continuitĂ© du IIe Reich. Le nazisme n'est donc plus une exception mais une continuitĂ© nationaliste de Bismarck Ă Hitler ». Fritz Fischer explique Ă©galement que la politique intĂ©rieure le poids de l'armĂ©e et des forces nationalistes a eu une influence dĂ©terminante sur les dĂ©cisions du chancelier et de l'empereur, plus que les rapports de force internationaux. C'est vĂ©ritablement un renversement des systĂšmes d' thĂšse de Fritz Fischer s'oppose aux analyses dominantes de l'Ă©poque. Les dĂ©bats ont mĂȘme dĂ©passĂ© les cercles universitaires et se sont Ă©tendus dans la sociĂ©tĂ© et le monde politique, le chancelier allemand au pouvoir Ă cette Ă©poque-lĂ s'opposant aux idĂ©es de Fritz Fischer. CUn dĂ©bat apaisĂ© Aujourd'hui, la question est plus apaisĂ©e, les responsabilitĂ©s sont partagĂ©es et la dimension politique et polĂ©mique s'est Ă©teinte avec le temps. Cela s'explique par le nouveau contexte politique international et par la rĂ©orientation des recherches contexte international permet d'apaiser le dĂ©bat. La construction europĂ©enne Ă partir de 1951 est fondĂ©e sur la rĂ©conciliation franco-allemande. Il faut oublier les tensions et les conflits passĂ©s. La construction europĂ©enne permet d'instaurer une solidaritĂ© entre les Ătats de l'Europe de l'Ouest qui apaise la mĂ©moire des conflits recherches historiques se rĂ©orientent. On note un certain dĂ©sintĂ©rĂȘt pour la PremiĂšre Guerre mondiale au profit de la Seconde Guerre mondiale. Ă partir des annĂ©es 1980-1990, les historiens privilĂ©gient une approche anthropologique, culturelle et sociale de la guerre de 1914-1918 et ne s'intĂ©ressent plus Ă la question des responsabilitĂ©s mais plutĂŽt aux questions des violences de guerre, de la guerre totale, de la brutalisation » des sociĂ©tĂ©s. Le dernier livre en date sur la question des responsabilitĂ©s est paru en 2012. Il est Ă©crit par un enseignant Ă Cambridge, Christopher Clark et s'intitule Les Somnambules. ĂtĂ© 1914 comment l'Europe a marchĂ© vers la guerre. Cet ouvrage avance plusieurs thĂšses dont deux importantes Il n'y a pas un coupable mais des coresponsables, idĂ©e explicite dans le titre du livre. Les responsabilitĂ©s russes, serbes et françaises sont importantes et minimisent donc celles des Allemands et des Autrichiens. Au total, cette recherche orientĂ©e, mais exemplaire dans son genre, dĂ©bouche sur une mĂ©taphore celle des "somnambules", des hommes d'Ătat prisonniers de perceptions faussĂ©es de leurs adversaires, acteurs d'une "tragĂ©die" dĂ©bouchant sur un "cataclysme". »Critique du livre Les somnambules. ĂtĂ© 1914 comment l'Europe a marchĂ© vers la guerre dans Le Monde IIMĂ©moire et histoire d'un conflit la guerre d'AlgĂ©rie La guerre d'AlgĂ©rie a longtemps Ă©tĂ© une guerre sans nom ». L'Ătat français a refusĂ© de reconnaĂźtre qu'il s'agissait d'une guerre. Pourtant, ce conflit violent a coĂ»tĂ© la vie de nombreuses personnes, surtout algĂ©riennes, entre 1954 et 1962, en divisant profondĂ©ment la sociĂ©tĂ© française. Les mĂ©moires de la guerre d'AlgĂ©rie sont opposĂ©es, chaque pays ayant sa version des faits. Aujourd'hui, on note une reconnaissance de la responsabilitĂ© de l'Ătat français mais des tensions perdurent. ALa guerre d'AlgĂ©rie une guerre de dĂ©colonisation 1954-1962 En 1954, l'AlgĂ©rie est une colonie française qui a un statut particulier elle est dĂ©coupĂ©e en trois dĂ©partements. Les AlgĂ©riens, qui sont moins bien considĂ©rĂ©s que les colons français, souhaitent retrouver leur indĂ©pendance et leur libertĂ©, mais la mĂ©tropole s'y oppose. La guerre pour l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie dĂ©bute en 1954 et se termine en 1962. De nombreuses atrocitĂ©s sont commises des deux cĂŽtĂ©s pendant cette pĂ©riode, mais particuliĂšrement du cĂŽtĂ© de l'armĂ©e conquĂȘte française de l'AlgĂ©rie date de 1830 et provoque l'installation d'une population française nombreuse que l'on appelle les pieds-noirs ». Pieds-noirs Les pieds-noirs sont les EuropĂ©ens d'Afrique du Nord Ă©migrĂ©s depuis plusieurs gĂ©nĂ©rations et rapatriĂ©s en France aprĂšs l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie. L'AlgĂ©rie est une colonie de peuplement dans le sens oĂč de nombreux Français y vivent. Elle est divisĂ©e en trois dĂ©partements la Seconde Guerre mondiale, le nationalisme algĂ©rien existe. Il est renforcĂ© aprĂšs la guerre, d'abord en raison de la dĂ©faite française en 1940, preuve de sa fragilitĂ©, mais aussi Ă cause de l'utilisation de l'AlgĂ©rie comme rĂ©serve de soldats disponibles aprĂšs premiĂšre manifestation des AlgĂ©riens a lieu Ă SĂ©tif le 8 mai 1945. C'est le jour de la capitulation allemande mettant fin Ă la Seconde Guerre mondiale. Cette manifestation s'achĂšve par une rĂ©pression FLN algĂ©rien Front de libĂ©ration nationale rĂ©clame l'indĂ©pendance. Ă la Toussaint 1954, il dĂ©clenche une insurrection armĂ©e et gagne progressivement la confiance des AlgĂ©riens musulmans. La France s'engage dans une guerre coloniale sanglante. Le FLN et son armĂ©e, l'ALN ArmĂ©e de libĂ©ration nationale, commettent des attentats contre la population française, contre les AlgĂ©riens restĂ©s fidĂšles Ă la France et contre les harkis. Harkis Les harkis sont les soldats algĂ©riens engagĂ©s aux cĂŽtĂ©s de la France dans la guerre d'AlgĂ©rie. L'armĂ©e française use d'une rĂ©pression fĂ©roce et de la torture. Quelques rares officiers s'y opposent au nom du respect des Droits de l' guerre a Ă©galement des rĂ©percussions en mĂ©tropole oĂč des manifestations d'AlgĂ©riens sont rĂ©primĂ©es dans le sang le 17 octobre 1961 ou encore dans le mĂ©tro Charonne le 8 fĂ©vrier 1962. L'OAS Organisation de l'armĂ©e secrĂšte, organisation terroriste soutenant l'AlgĂ©rie française, commet de nombreux attentats en mĂ©tropole, notamment des tentatives d'assassinat du prĂ©sident Charles de paix est conclue par les accords d'Ăvian le 18 mars 1962 qui conduisent Ă l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie le 3 juillet 1962. Le bilan de la guerre est lourd 25 000 soldats français et entre 300 000 et 400 000 AlgĂ©riens, civils et militaires, ont Ă©tĂ© tuĂ©s. 1 million de pieds-noirs et 40 000 harkis sont exilĂ©s en France et mal accueillis, les harkis sont relĂ©guĂ©s dans des camps de transit en France et considĂ©rĂ©s comme des traĂźtres par l'AlgĂ©rie. Les militaires français qui ont dĂ» faire leur service militaire en AlgĂ©rie les appelĂ©s n'ont pas le statut d'anciens combattants et taisent leurs douleurs. BDes mĂ©moires et des histoires opposĂ©es La guerre n'a pas la mĂȘme signification pour l'AlgĂ©rie et pour la France. Pour la France, c'est une guerre de dĂ©colonisation qui est d'abord niĂ©e et peu Ă©tudiĂ©e. Pour l'AlgĂ©rie, c'est une guerre de libĂ©ration, considĂ©rĂ©e et dĂ©nommĂ©e comme une rĂ©volution », elle est mythifiĂ©e avant d'ĂȘtre rĂ©visĂ©e. 1En France une guerre niĂ©e et tardivement Ă©tudiĂ©e En France, la guerre est d'abord niĂ©e on parle des Ă©vĂ©nements » d'AlgĂ©rie et non pas de guerre ». Les mĂ©moires de la guerre Ă©mergent peu Ă peu dans le dĂ©bat public Ă partir des annĂ©es 1970. Elle devient un vĂ©ritable objet d'Ă©tude des historiens dans les annĂ©es le dĂ©clenchement de l'insurrection algĂ©rienne en 1954, l'Ătat français fait tout pour minimiser l'ampleur de ce qui se passe. Cela commence par la maniĂšre de dĂ©signer la guerre Ă©vĂ©nements », opĂ©rations de police », actions de maintien de l'ordre », pacification », etc. C'est une guerre qui ne dit pas son nom. Par ailleurs, plusieurs lois d'amnistie sont votĂ©es, dĂšs 1962, garantissant l'impunitĂ© de tous les la guerre n'est pas oubliĂ©e par ceux qui ont Ă©tĂ© impliquĂ©s, notamment les pieds-noirs qui cultivent une nostalgĂ©rie », les harkis venus s'installer en France, et les anciens combattants qui ne peuvent pas partager leur vĂ©cu traumatisant. NostalgĂ©rie La nostalgĂ©rie dĂ©signe la nostalgie de l'AlgĂ©rie ressentie par ceux qui l'ont quittĂ©e Ă la suite de l'indĂ©pendance du pays en mĂ©moires de la guerre Ă©mergent Ă partir des annĂ©es 1970. Le cinĂ©ma joue un rĂŽle certain en dĂ©nonçant les violences de la film La Bataille d'Alger de Gillo Pontercorvo sorti en 1965 puis le film Avoir 20 ans dans les AurĂšs de RenĂ© Vautier sorti en 1972 traitent de la guerre d'AlgĂ©rie. La reconnaissance de la guerre passe par une indemnisation des pieds-noirs dans une loi de 1970, mais cette loi est considĂ©rĂ©e comme insuffisante. Les pieds-noirs constituent un Ă©lectorat important et pĂšsent donc politiquement dans les rĂ©gions mĂ©diterranĂ©ennes. Leur vote est majoritairement Ă droite et Ă l'extrĂȘme manifestations des harkis en 1975-1976 et en 1991 dĂ©noncent les conditions de vie dĂ©plorables dans lesquelles ils vivent et l'absence de reconnaissance de la part de la montĂ©e de l'extrĂȘme droite en France Ă partir des annĂ©es 1980 provoque un mouvement contre le racisme organisĂ© par les immigrĂ©s ou leurs enfants, la gĂ©nĂ©ration beur ». Beurs Beurs » est une appellation argotique Arabes » en verlan qui dĂ©signe les jeunes nĂ©s en France de parents maghrĂ©bins. L'ouverture des archives Ă partir des annĂ©es 1990 et l'arrivĂ©e de nouvelles gĂ©nĂ©rations d'historiens permettent une progression de la connaissance de cette pĂ©riode. Ă partir de 1992, en vertu de l'expiration du dĂ©lai de 30 ans, les archives sont ouvertes. Plusieurs gĂ©nĂ©rations d'historiens Ă©tudient la guerre ceux qui ont vĂ©cu la dĂ©colonisation de l'AlgĂ©rie ; ceux qui ont un rapport plus ou moins fort avec ce processus travaux de Gilbert Meynier et de Benjamin Stora ; ceux qui n'ont aucune expĂ©rience de la guerre et ont fait des travaux sur des questions sensibles la justice par Sylvie ThĂ©nault ou la torture par RaphaĂ«lle Branche. La parole des anciens appelĂ©s se libĂšre et les tĂ©moignages et les publications se multiplient. 2En AlgĂ©rie une guerre mythifiĂ©e peu Ă peu rĂ©visĂ©e En AlgĂ©rie, la guerre est mythifiĂ©e. Cela signifie qu'elle fait partie de la mythologie nationale c'est une guerre valorisĂ©e dans laquelle le rĂŽle des AlgĂ©riens est magnifiĂ©. On observe une remise en cause du rĂ©cit national Ă partir des annĂ©es FLN monopolise le pouvoir en mettant en place un rĂ©gime politique Ă parti unique. L'histoire est instrumentalisĂ©e et devient un enjeu majeur c'est au nom de son action au cours de la guerre que le FLN justifie son pouvoir. D'oĂč une triple consĂ©quence une survalorisation du rĂŽle du FLN et une minimisation de celui des autres groupes nationalistes ; une prĂ©sentation de la guerre comme un soulĂšvement populaire unanime ce qui est faux ; une surestimation des pertes 1,5 million de victimes alors qu'elles sont estimĂ©es en rĂ©alitĂ© entre 300 000 et 400 000. En 1980, des Ă©meutes en Kabylie Ă©clatent et sont durement rĂ©primĂ©es ; elles remettent en question le discours du FLN sur la nation algĂ©rienne. En effet, les Kabyles ne sont pas des Arabes et rejettent le discours du gouvernement autour d'une AlgĂ©rie arabe 1980, 60 % des AlgĂ©riens ont moins de 20 ans. Cette population n'a pas connu la guerre et se sent moins concernĂ©e. Elle adhĂšre moins au discours et au rĂ©gime autoritaire du 1988, des soulĂšvements obligent le pouvoir Ă accepter le multipartisme et l'organisation d'Ă©lections libres qui permettent la victoire des islamistes. L'armĂ©e dĂ©cide d'interrompre le processus Ă©lectoral pour empĂȘcher les islamistes d'arriver au pouvoir mais provoque une guerre civile qui va durer 8 ans, de 1992 Ă 2000. N'ayant jamais effectuĂ© une analyse critique des excĂšs commis lors de la guerre d'AlgĂ©rie, le FLN est mal placĂ© pour dĂ©noncer la violence des travail des historiens algĂ©riens est compliquĂ© du fait de la fermeture des archives de la guerre. Mohammed Harbi est nĂ© en 1933. C'est un combattant dans les rangs du FLN, conseiller du prĂ©sident Ahmed Ben Bella. Il est emprisonnĂ© en 1965 Ă la suite de la prise de pouvoir par Houari BoumĂ©diĂšne puis il s'Ă©vade et s'exile en France en 1973 pour devenir un historien du FLN et de la guerre d'AlgĂ©rie. Certains de ses ouvrages sont interdits en AlgĂ©rie. CLa persistance de tensions malgrĂ© la reconnaissance des faits Dans les annĂ©es 1990, une politique de reconnaissance mĂ©morielle de la part de la France dĂ©bute. On observe des tentatives pour aller vers une histoire commune bien qu'il y ait toujours des mĂ©moires cloisonnĂ©es. L'historien Benjamin Stora parle d'une guerre des mĂ©moires ».En France, les crimes commis par l'armĂ©e française sont de plus en plus reconnus depuis la fin des annĂ©es 1990. Le terme de guerre » a Ă©tĂ© reconnu en 1999. Dans les annĂ©es 2000 et 2010, les prĂ©sidents français Jacques Chirac, François Hollande et Emmanuel Macron ont contribuĂ© Ă reconnaĂźtre la responsabilitĂ© de la France dans le conflit. Le dĂ©bat Ă l'occasion de la publication des mĂ©moires du gĂ©nĂ©ral Aussaresses en 2001 sur la question de l'utilisation de la torture par l'armĂ©e française est emblĂ©matique ancien chef des services de renseignement lors de la bataille d'Alger en 1957, il justifie la torture, ce qui lui vaut une condamnation par la justice et la perte de sa LĂ©gion d' observe des tentatives pour poser les bases d'un dialogue et d'un travail commun. Un livre sur la guerre d'AlgĂ©rie dirigĂ© par Benjamin Stora et Mohammed Harbi est publiĂ© en 2004. Mais les mĂ©moires sont encore sous tension En 2005, un article de loi vantant le rĂŽle positif de la prĂ©sence française en Afrique du Nord » suscite la polĂ©mique et est finalement retirĂ©. En 2006, pour commĂ©morer la fin de la guerre, la date du 19 mars, qui marque le cessez-le-feu suivant les accords d'Ăvian du 18 mars 1962, est proposĂ©e mais est refusĂ©e par certains dĂ©putĂ©s arguant que des massacres d'EuropĂ©ens et de harkis ont eu lieu aprĂšs. Des lieux de mĂ©moire suscitent des polĂ©miques liĂ©es aux diffĂ©rentes communautĂ©s ou sensibilitĂ©s politiques. En AlgĂ©rie, la mĂ©moire officielle reste la mĂȘme et est liĂ©e au maintien au pouvoir du FLN. Histoire commune entre les deux pays, la guerre d'AlgĂ©rie n'est pas encore une histoire partagĂ©e. La rĂ©conciliation est difficile tant le cloisonnement des mĂ©moires est fort. » Faceaux conflit du passĂ©, la dĂ©marche historienne visant l'objectivitĂ© entre-t-elle toujours en contradiction avec le travail de mĂ©moire, par dĂ©finition, subjectif ? MĂ©moires : souvenirs Les Cours de - Histoire, GĂ©ographie, EMC, HGGSP Sapere Aude - Ose Savoir ! CrĂ©ation 20 mai 2021 Mis Ă jour 30 novembre 2021 Affichages 3093 Manuel Nathan HGGSP Term Les conflits ont toujours reprĂ©sentĂ©s des moments douloureux dans lâhistoire des sociĂ©tĂ©s, ce qui en fait des Ă©vĂ©nements qui ont une forte dimension mĂ©morielle. Cette mĂ©moire relĂšve Ă la fois de lâindividu et de la collectivitĂ©. Ces mĂ©moires peuvent faire perdurer des tensions entre groupes ou entre pays devenant ainsi des objets politiques et gĂ©opolitiques. Lâhistorien doit prendre en compte ces diffĂ©rentes dimensions des tĂ©moignages qui peuvent ĂȘtre autant dâentraves Ă son travail. ComplĂ©ments bibliographiques Richard Ălodie, Vorms Charlotte, Les historiens pris dans les conflits de mĂ©moire », VingtiĂšme SiĂšcle. Revue d'histoire, 2015/3 N° 127, p. 3-12. DOI URL Godicheau François, La guerre civile espagnole, enjeux historiographiques et patrimoine politique », VingtiĂšme SiĂšcle. Revue d'histoire, 2015/3 N° 127, p. 59-75. DOI URL "MĂ©moires de la Grande Guerre", MatĂ©riaux pour lâhistoire de notre temps 2014/1 N° 113 - 114, Articles en relation Publications rĂ©centes
ThĂšme3 - Axe 1 - MĂ©moires et histoire d'un conflit : la guerre d'AlgĂ©rie 1Ă©re heure de cours : Ătape 1: prendre conscience du rapport des Ă©lĂšves avec le mĂ©dium quâest la bande dessinĂ©e. Distribution dâun questionnaire. Cf. annexe 1 (nĂ©cessitĂ© dâune petite remĂ©diation sur les AprĂšs avoir rĂ©cupĂ©rĂ© le questionnaire :
Fiche revision Histoire et mĂ©moire 1 sur 3 AXE 1 - Histoire et mĂ©moires des conflits Les CONFLITS cf. thĂšme II et leur HISTOIRE sont durablement inscrits dans la mĂ©moire collective des sociĂ©tĂ©s et dans les mĂ©moires individuelles sâagissant de pĂ©riode sombres et douloureuses. Elles donnent souvent naissance Ă une mĂ©moire officielle de la part des gouvernements, qui entendent Ă©touffer tout ce qui pourrait diviser les populations. I/ HISTOIRES ET MĂMOIRES DE LA PREMIERE GUERRE MONDIALE Jalon 1 Causes multiples attentat de Sarajevo a excitĂ© des tensions plus profondes rivalitĂ©s coloniales et territoriales, tensions nationalistes, courses aux armements, etc. â Entraine lâengrenage des alliances nouĂ©es au dĂ©but du XXĂšme siĂšcle. ĂtĂ© 1914 dĂ©clenchement dâun conflit dont l'ampleur et la durĂ©e n'avaient Ă©tĂ© imaginĂ©e ni dĂ©sirĂ©e par les gouvernements. Question qui se pose dĂšs le dĂ©but aucun Etat nâa revendiquĂ© la responsabilitĂ© de la guerre. â Le conflit dure = chaque belligĂ©rant justifie les sacrifices imposĂ©s en rejetant la faute sur l'ennemi => se prĂ©sente comme l'agressĂ© menant une guerre dĂ©fensive guerre du droit » âCette responsabilisation de lâAllemagne est dĂ©noncĂ©e vivement le traitĂ© apparait comme un DIKTAT, tant par les diplomates, les dirigeants que par lâopinion publique allemande. Lâapport de lâHISTORIOGRAPHIE au dĂ©bat JALON 1 Au dĂ©part, la mĂ©moire du dĂ©clenchement de la 1GM est relativement simpliste lâAutre est responsable. â Mais cette mĂ©moire, autant officielle que populaire = propagandes militaires Ă©volue grĂące aux travaux des historiens. Ils Ă©tudient les causes de la 1GM car cette question est devenue trĂšs politique des intellectuels pacifistes et marxistes analysent marche Ă la guerre comme le choc inĂ©vitable des impĂ©rialismes europ. AnnĂ©es 1930 quelques Ă©volutions permises par les historiens Ă©tudient la guerre dâun point de vue politique et diplomatique, vue d'en haut ». Mais les. »