BrittanyHardmon's Cool Tool Creation. Untitled - Aug 18, 2020 21:50. Google Classroom TipsL'homme qui voulait ĂȘtre heureux pan Laurent Gounelle CaractĂ©ristiques L'homme qui voulait ĂȘtre heureux Laurent Gounelle Nb. de pages 258 Format Pdf, ePub, MOBI, FB2 ISBN 9782738226204 Editeur SuccĂšs du livre Date de parution 2010 TĂ©lĂ©charger eBook gratuit TĂ©lĂ©chargements ibook gratuits pour iPhone L'homme qui voulait ĂȘtre heureux RTF FB2 9782738226204 in French par Laurent Gounelle Overview Imaginez...Vous ĂȘtes en vacances Ă Bali et, peu de temps avant votre retour, vous consultez un vieux guĂ©risseur. Sans raison particuliĂšre, juste parce que sa grande rĂ©putation vous a donnĂ© envie de le rencontrer, son diagnostic est formel vous ĂȘtes en bonne santĂ©, mais vous n'ĂȘtes pas heureux. Porteur d'une sagesse infinie, ce vieil homme semble vous connaĂźtre mieux que vous-mĂȘme. L'Ă©clairage trĂšs particulier qu'il apporte Ă votre vĂ©cu va vous entraĂźner dans l'aventure la plus captivante qui soit la dĂ©couverte de soi. ePub recommandĂ© [PDF/Kindle] CINCO DIAS DE OCTUBRE descargar gratis pdf, FUNDAMENTOS FISICOS DE LA INGENIERIA ELECTRICIDAD Y ELECTRONICA 2Âș ED ePub gratis download pdf, Online Read Ebook Droit civil - Les obligations site, [PDF] The Lost Tide Warriors by Catherine Doyle link, [Pdf/ePub/Mobi] FUNDAMENTOS DE LA PSIQUIATRIA DE ENLACE - JAMES R. RUNDELL, MICHAEL G. WISE descargar ebook gratis download pdf, Read online Sandworm A New Era of Cyberwar and the Hunt for the Kremlin's Most Dangerous Hackers link, Read online Girl of Nightmares download link, LA PRIMERA ONADA leer epub MARILO ALVAREZ read pdf, [Kindle] Couture pour jardin & terrasse - Avec patrons download read pdf, Descriptiondu livre Un livre gourmand, instructif, distrayant et un brin dĂ©calĂ© qui puise dans 3000 ans d'art oratoire et dans les coulisses des grands orateurs pour TĂ©lĂ©charger : Booster sa confiance en soi pour les nuls en pdf Description du livre Devenez le hĂ©ros de votre vie !
â S'ils vous aiment, que croyez-vous qu'ils prĂ©fĂ©reront que voussoyez un enseignant malheureux ou un photographe Ă©panoui ?â Vu comme ça ...â C'est comme ça qu'il faut le voir si on aime les gens seulementquand ils se comportent conformĂ©ment Ă nos idĂ©aux, ce n'est pas del'amour. .. C'est pour cela que je crois que vous n'avez rien Ă craindrede la part de ceux qui vous aiment. MĂȘme au sein d'une familleaimante, chacun doit vivre sa vie. C'est bien de prendre enconsidĂ©ration les effets de ce que l'on fait sur les autres afin de nepas leur nuire, en revanche, on ne peut pas toujours tenir compte deleurs souhaits, et encore moins de la façon dont ils vont apprĂ©cier vosactions. Chacun est responsable de sa propre apprĂ©ciation. Vousn'ĂȘtes pas responsable des opinions d' avait sans doute raison, mais quelque chose continuait de megĂȘner.â En fait, je me demande dans quelle mesure ma famille ne m'a pascontaminé» mĂȘme si ce projet m'enthousiasme, je ne suis pascomplĂštement Ă l'aise avec le fait de quitter le camp des scientifiquespour rejoindre celui des artistes !â Je pense qu'il est inopportun de raisonner en termes de camps, etplus encore en termes d'appartenance Ă un camp. Il ne s'agit paspour vous de quitter un camp pour en rejoindre un autre, mais justede rĂ©aliser un projet qui vous tient Ă demeurai pensif, certes assez touchĂ© par ses paroles, mais je croisqu'il sentit que je restais quand mĂȘme un peu bloquĂ© par la situation.â Venez avec moi, dit-il en se levant lentement. Ă la façon dont ilbougea, je pris conscience, pour la premiĂšre fois, de son grand Ăąge, une impression qui disparaissait quand il s'exprimait, tant il maniait leverbe avec prĂ©cision et me levai Ă mon tour et le suivis. Il contourna les diffĂ©rents Ă©dificesqui constituaient le campan, puis emprunta un sentier qui serpentaitdans la vĂ©gĂ©tation, une vĂ©gĂ©tation tellement dense que l'on nepouvait distinguer les contours du jardin. Nous marchĂąmes plusieursminutes en silence, l'un derriĂšre l'autre, puis le chemin s'Ă©largit et jem'avançai Ă sa hauteur. De minuscules parcelles Ă©taient cultivĂ©es çà et lĂ , soigneusement entretenues probablement des plantesmĂ©dicinales, certaines offrant de microscopiques fleurs jaunes oubleues. AprĂšs avoir traversĂ© un taillis de bambous gĂ©ants et touffus Ă la senteur verte, nous plongeant dans la pĂ©nombre et nousenveloppant d'une humiditĂ© moite, le sentier dĂ©boucha brutalementsur une corniche surplombant vertigineusement la vallĂ©e. Je savaisque le village Ă©tait juchĂ© sur une hauteur, mais j'Ă©tais loin dem'imaginer que le fond du jardin de maĂźtre Samtyang dominait Ă cepoint la vallĂ©e qui s'Ă©tendait sur des âąkilomĂštres, deux ou trois centsmĂštres en contrebas. Cette vue plongeante et aĂ©rienne â nous Ă©tionscomme suspendus au-dessus du vide contrastait fortement avec lereste du jardin, oĂč la densitĂ© de la vĂ©gĂ©tation empĂȘchait toutevisibilitĂ© dĂ©gagĂ©e. Nous nous assĂźmes cĂŽte Ă cĂŽte sur un rocher, lespieds ballants dans le vide, et restĂąmes silencieux plusieurs minutes,contemplant ce paysage grandiose qui me faisait me sentir tout le guĂ©risseur qui finit par rompre le silence de sa voix posĂ©e etbienveillante.â Que voyez-vous dans les riziĂšres ?On apercevait au loin, tout en bas, des dizaines de paysans, les piedsdans l'eau jusqu'Ă mi-mollet, le dos courbĂ© et les mains tendues versles plants de riz. â Je vois un ensemble de travailleurs s'activant dans les champs.â Non, pas un ensemble de travailleurs.â Un groupe de paysans, si vous prĂ©fĂ©rez.â Non, ni un ensemble, ni un voilĂ qu'il joue sur les mots, me dis-je.â Savez-vous, reprit-il, combien il y a d'ĂȘtres humains sur Terre ?â Entre six et sept milliards.â Et savez-vous de combien de gĂšnes est constituĂ© chaque ĂȘtrehumain ?â Je ne sais pas, quelques milliers ?â Un peu moins de trente mille. Et parmi les six milliards d'ĂȘtreshumains, il n'yen a pas deux qui rassemblent les mĂȘmes gĂšnes. Pasdeux ! Vous vous rendez compte ? Sur six milliards d'ĂȘtres humains, iln'yen a pas deux qui soient identiques !â Oui, chacun de nous est unique.â Exactement ! Et mĂȘme si certains pratiquent le mĂȘme mĂ©tier, aumĂȘme endroit, au mĂȘme moment, on ne peut les considĂ©rer commeun groupe ni un ensemble, parce que, quels que soient les pointsqu'ils peuvent avoir en commun, il y aura toujours plus d'Ă©lĂ©mentsqui les diffĂ©rencient que de points communs liĂ©s Ă leur mĂ©tier !â Je comprends ce que vous voulez dire.â On a parfois tendance Ă raisonner par catĂ©gories, Ă considĂ©rer lesgens comme s'ils Ă©taient tous pareils au sein d'une catĂ©gorie, alorsqu'en fait, dans ce champ en bas, il y a plusieurs dizaines depersonnes ayant chacune une identitĂ© propre, une histoire propre, une personnalitĂ© spĂ©cifique, des goĂ»ts particuliers. Plus de la moitiĂ©d'entre elles vivent au village, et je les connais. Rien que du point devue de leur motivation Ă faire ce travail, il existe des diffĂ©rences. L'unle fait parce qu'il aime ĂȘtre au contact de l'eau, alors que son voisin,lui, n'a pas le choix, un troisiĂšme le fait parce que cela lui rapporte unpeu plus que son ancien mĂ©tier, et un quatriĂšme pour aider son cinquiĂšme parce qu'il aime prendre soin des plants et les voirpousser. Le sixiĂšme exerce ce mĂ©tier parce que c'est la tradition danssa famille et qu'il ne lui est pas venu Ă l'esprit de faire autre chose.» Quand on raisonne par groupes, par ensembles, par camps, on faitabstraction des particularitĂ©s, de la valeur et de l'apport de chaqueindividu, et on tombe facilement dans le simplisme et lagĂ©nĂ©ralisation. On parle des travailleurs, des fonctionnaires, desscientifiques, des paysans, des artistes, des immigrĂ©s, des bourgeois,des femmes au foyer. On bĂątit des thĂ©ories qui servent noscroyances. Et non seulement la plupart de ces thĂ©ories sont fausses,mais elles poussent les gens Ă devenir ce que la thĂ©orie dit qu'ils sont.â Je comprends.â On fait un grand pas dans la vie quand on cesse de gĂ©nĂ©raliser cequi concerne les autres, et que l'on considĂšre chacunindividuellement, mĂȘme s'il fait de toute façon partie d'un tout qui ledĂ©passe, l'humanitĂ© et, mĂȘme au-delĂ , l' regardai au loin la vallĂ©e qui s'Ă©tendait sur des kilomĂštres. En facede nous, de l'autre cĂŽtĂ© du vide, le relief offrait une autre colline,presque une montagne, qui s'Ă©levait Ă peu prĂšs aussi haut que lanĂŽtre, sĂ©parĂ©e par plusieurs centaines de mĂštres, formant ainsicomme un immense canyon au fond duquel se perdait la nuages Ă©taient plus bas que nous, tandis que d'autres noussurplombaient, nous donnant l'impression de flotter entre deux mondes. Un lĂ©ger souffle continu rendait la chaleur agrĂ©able, et nousapportait par vagues des effluves, senteurs lointaines que je n'auraissu identifier.â Bon, revenons Ă nos moutons, dit-il.â S'il te plaĂźt, dessine-m'en un.â Pardon !â Non, rien, je plaisantais ...â En rĂ©alisant votre projet, puisqu'il vous tient Ă cĆur, vous nerejoindrez pas une catĂ©gorie de gens, vous serez juste vous-mĂȘme,exprimant vos talents, en accord avec vos valeurs.â C'est vrai, je dois garder ça Ă l'esprit.â Oui.â Vous savez, j'ai dĂ©jĂ un peu parlĂ© de ce projetĂ deux personnes de mon entourage, et je dois dire qu'elles m'ont unpeu refroidi.â Pourquoi ?â L'une m'a dit que la profession Ă©tait sĂ»rement fermĂ©e et que jen'arriverais pas Ă y faire ma place en dĂ©barquant comme ça, sansdiplĂŽmes ni relations. L'autre m'a objectĂ© qu'on ne montait pas cegenre d'activitĂ© du jour au lendemain en dĂ©marrant sans clientĂšle, etque je n'avais pratiquement aucune chance de rĂ©ussir.â Toutes les personnes qui ont l'idĂ©e d'un projet rencontrent ceproblĂšme.â C'est-Ă -dire ? â Quand vous parlez d'un projet autour de vous, vous recevez troistypes de rĂ©actions les neutres, les rĂ©actions d'encouragement et lesrĂ©actions nĂ©gatives qui tendent Ă vous faire renoncer.â C'est clair ...â Il faut Ă tout prix vous Ă©loigner des personnes dont vous sentezqu'elles pourraient vous dĂ©courager. En tout cas, ne leur confiez pasvos projets.â Oui, mais, d'un certain cĂŽtĂ©, cela peut ĂȘtre utile que des gens vousouvrent les yeux si vous faites fausse route.â Pour cela, adressez-vous uniquement Ă des connaisseurs dans ledomaine qui vous intĂ©resse. Mais il ne faut pas vous confier auxpersonnes qui chercheraient Ă vous dĂ©courager juste pour rĂ©pondreĂ leurs propres besoins psychologiques. Par exemple, il y a des gensqui se sentent mieux quand vous allez mal, et qui font donc tout pourque vous n'alliez pas mieux ! Ou d'autres qui dĂ©testeraient vous voirrĂ©aliser vos rĂȘves car cela leur rappellerait leur absence de couragepour rĂ©aliser les leurs. Il existe aussi des gens qui se sentent valorisĂ©spar vos difficultĂ©s parce que cela leur donne l'occasion de vous ce cas, les projets qui viennent de vous leur coupent l'herbesous le pied, et ils feront ce qu'ils peuvent pour vous en nĂ© sert Ă rien de leur en vouloir car ils font cela il est prĂ©fĂ©rable de ne pas leur confier vos plans. Ils vousferaient perdre votre confiance en vous. Vous vous souvenez qu'hiernous avons parlĂ© du bĂ©bĂ© qui apprend Ă marcher et ne se dĂ©couragejamais, malgrĂ© ses Ă©checs Ă rĂ©pĂ©tition ?â Oui.â S'il persĂ©vĂšre et finit par rĂ©ussir, c'est notamment parce que aucunparent au monde ne doute de la capacitĂ© de son enfant Ă marcher, et aucune personne au monde ne va le dĂ©courager dans ses qu'une fois adulte, nombreux seront les gens qui vont ledissuader de rĂ©aliser ses rĂȘves.â C'est sĂ»r...â C'est pour cela qu'il convient de vous Ă©loigner de ces personnes-lĂ ou de ne pas leur parler de vos projets. Sinon, vous rejoindrez lesmillions de gens qui n'ont pas la vie qu'ils dĂ©siraient.â Je comprends.â En revanche, il est trĂšs positif d'avoir dans votre entourage une oudeux personnes qui croient en vous.â Qui croient en moi ?â Quand on se lance dans un projet qui reprĂ©sente un certain enjeu,par exemple quand on aspire Ă changer de mĂ©tier, on passeforcĂ©ment par des hauts et des bas. On y croit, on en a envie, et puis,d'un seul coup, on a des doutes, on n'y croit plus, on ne se sent pluscapable, on a peur du changement, de l'inconnu. Si l'on est seul dansces moments-lĂ , il y a de fortes chances que l'on renonce, que l'onabandonne. S'il y a dans votre entourage une personne qui croit envous, qui croit en votre capacitĂ© de rĂ©ussir votre projet et vous le faitsentir quand vous la voyez, cela balayera vos doutes, et vos peurs§'effaceront comme par magie. La confiance en vous que cettepersonne vous tĂ©moignera sera contagieuse. Elle vous insufflera laforce de rĂ©ussir et vous donnera l'Ă©nergie de dĂ©placer desmontagnes. On est quinze fois plus fort quand on n'est plus seul avecson projet. Mais comprenez-moi bien il n'est pas nĂ©cessaire quecette personne vous aide ou vous donne des conseils. Non, ce quicompte avant tout, c'est juste qu'elle croie en vous. D'ailleurs, vous seriez surpris de connaĂźtre le nombre de gens cĂ©lĂšbres qui ontbĂ©nĂ©ficiĂ© d'un tel soutien initial.â Je ne suis pas sĂ»r d'avoir une personne comme ça sous la main ...â Dans ce cas, pensez Ă quelqu'un de plus Ă©loignĂ©, peut-ĂȘtre un aĂŻeulou un ami d'enfance, mĂȘme si vous ne le voyez pas souvent. Sivraiment vous ne trouvez pas, vous pouvez aussi penser Ă unepersonne disparue, qui vous a aimĂ© de son vivant. Pensez Ă elle etdites-vous Je sais que lĂ oĂč elle est, si elle me voit monter ceprojet, elle croit en moi.» DĂšs que vous avez des doutes, pensez Ă elleet voyez-la vous encourager car elle sait que vous allez rĂ©ussir.â Alors je choisirai ma grand-mĂšre. J'ai toujours vu dans son regardqu'elle Ă©tait fiĂšre de moi. Quand il m'arrivait d'avoir de mauvaisesnotes Ă l'Ă©cole, mes parents me rĂ©primandaient, mais elle, elle medisait C'est pas grave, je sais que tu auras une bonne note laprochaine fois. »â C'est une bonne illustration. Il y a aussi des gens qui croient en Dieuet obtiennent de lui la force d'agir. NapolĂ©on Ă©tait, quant Ă lui,convaincu qu'il avait une bonne Ă©toile. Lors de la plupart de sesbatailles, mĂȘme lorsqu'elles Ă©taient mal engagĂ©es, il restait persuadĂ©qu'il gagnerait, avec l'aide de cette bonne Ă©toile. Cela l'aĂ©normĂ©ment stimulĂ© et lui a fourni un courage souvent dĂ©terminant.â Quand j'Ă©tais petit, j'avais une amie qui adorait son chat, elle disaitqu'elle voyait dans son regard qu'il la soutenait en toutescirconstances. Ses parents Ă©taient sĂ©vĂšres et froids. Lorsqu'elle avaitdu chagrin, ils n'Ă©taient pas du genre Ă la consoler. Alors elle allaitvoir son chat, le caressait et lui racontait ses malheurs. Lui laregardait dans les yeux en ronronnant, de son regard profond etbienveillant, et il lui redonnait confiance en elle. â C'est trĂšs possible. Un animal a souvent un amour inconditionnelpour son maĂźtre, et cet amour peut le porter considĂ©rablement. Voussavez, on commence Ă mener des recherches scientifiques surl'amour, et on dĂ©couvre des choses extraordinaires. Dans uneuniversitĂ© amĂ©ricaine, des chercheurs qui cultivaient des cellulescancĂ©reuses dans une boĂźte de Petri ont eu l'idĂ©e de faire venir desĂ©tudiants â aux Ătats-Unis, ceux-ci servent souvent de cobayes â dansleur laboratoire. Ils les ont rassemblĂ©s autour de la boĂźte et leur ontdemandĂ© d' envoyer de l'amour» aux cellules cancĂ©reuses. LesĂ©tudiants l'ont fait, et les chercheurs ont mesurĂ© scientifiquementque les cellules cancĂ©reuses rĂ©gressaient. Ils n'ont pas Ă©tĂ© capablesd'expliquer ce phĂ©nomĂšne, pas plus d'ailleurs qu'ils ne peuvent direcomment, concrĂštement, les Ă©tudiants font pour envoyer del'amour », mais le rĂ©sultat est lĂ , indiscutable les cellules ontrĂ©gressĂ©.â C'est fou.â Oui, l'amour a sans aucun doute de nombreux effets que l'oncommence Ă peine Ă dĂ©couvrir. Mais la plupart des scientifiquesn'affectionnent pas ce genre d'expĂ©riences, car ils dĂ©testent mettreen Ă©vidence des phĂ©nomĂšnes qu'ils ne sont pas capables ensuited'expliquer. Il faut reconnaĂźtre que c'est frustrant, si l'on se met Ă leur place.» Moi qui suis maintenant au seuil de ma vie, je deviens convaincuque l'amour est la solution Ă la plupart des problĂšmes querencontrent les ĂȘtres humains dans leur vie. Cela peut sembler uneidĂ©e simple, convenue, et pourtant pratiquement personne ne la meten Ćuvre, car il est souvent difficile d'aimer. â Disons qu'il y a des gens qu'on n'a vraiment pas envie d'aimer. J'aimĂȘme l'impression parfois que certains font tout pour ne pas ĂȘtreaimĂ©s !â Certains sont mĂ©chants car ils ne s'aiment pas eux-mĂȘmes. D'autressont pĂ©nibles parce qu'ils ont beaucoup souffert et veulent le fairepayer Ă la terre entiĂšre. Quelques-uns, parce qu'ils se sont fait avoirpar des gens et croient se protĂ©ger par une attitude ont Ă©tĂ© tellement déçus par les autres qu'ils ont refermĂ© leurcĆur en se disant qu'ils ne seraient plus déçus Ă l'avenir s'ilsn'attendaient plus rien des autres. D'autres sont Ă©goĂŻstes car ils sontpersuadĂ©s que tout le monde l'est, et ils croient alors qu'ils serontplus heureux s'ils passent avant les autres. Le point commun entretous ces gens est que, si vous les aimez, vous les surprenez, car ils nes'y attendent pas. La plupart, d'ailleurs, refuseront d'y croire audĂ©but, tellement cela leur semble anormal. Mais si vous persĂ©vĂ©rezet le leur dĂ©montrez, par exemple dans des actes gratuits, cela peutbouleverser leur façon de voir le monde et, accessoirement, leursrelations avec vous.â Je veux bien l'admettre, mais ce n'est pas facile d'aller vers despersonnes comme ça en ayant des sentiments positifs Ă leur Ă©gard.â C'est plus facile si vous savez qu'un autre point commun entre tousces gens est qu'il y a nĂ©anmoins une intention positive derriĂšrechacun de leurs actes; Ils croient que ce qu'ils font est la meilleurechose Ă faire, voire la seule possible. C'est pour cela que, mĂȘme si cequ'ils font est critiquable, ce qui motive leurs comportements estsouvent comprĂ©hensible.» Pour pouvoir aimer une telle personne, distinguez-la de ses que, malgrĂ© son attitude dĂ©testable, il y a quelque part, aufond d'elle, peut-ĂȘtre trĂšs enfoui et sans qu'elle le sache elle-mĂȘme, quelque chose de bien. Si vous parvenez Ă percevoir ce quelquechose et que vous l'aimez, vous amĂšnerez cette personne Ă entrer encontact avec cette petite part d'elle-mĂȘme.» Vous savez, l'amour est la meilleure façon d'obtenir un changementchez l'autre. Si vous allez vers quelqu'un en lui reprochant ce qu'il afait, vous le poussez Ă camper sur sa position et Ă ne pas Ă©couter vosarguments. Se sentant rejetĂ©, il rejettera vos idĂ©es. Si, Ă l'inverse,vous allez vers lui en Ă©tant convaincu que, mĂȘme si ce qu'il a fait oudit est dĂ©sastreux, il est, au fond de lui, quelqu'un de bien et qu'ilavait une intention positive en le faisant, vous l'amenez Ă se dĂ©tendreet Ă s'ouvrir Ă ce que vous voulez lui dire. C'est la seule façon de luioffrir une chance de changer.â Cela me rappelle un fait divers que j'ai entendu Ă la radio, il y aquelques annĂ©es. Cela se passait en France. Une femme avait Ă©tĂ©suivie jusqu'Ă son domicile par un violeur en sĂ©rie. Elle avait Ă peineouvert sa porte qu'il s'Ă©tait prĂ©cipitĂ©, s'enfermant avec elle dansl'appartement. Il Ă©tait armĂ©, et elle, n'ayant rien pour se dĂ©fendre etne pouvant crier sous la menace de son arme, eut le rĂ©flexe de parleravec lui. Elle força la conversation, essayant en vain de le faires'exprimer. Elle raconta que cela l'avait un peu dĂ©stabilisĂ©, car il nes'attendait pas Ă une telle attitude de la part de sa victime. Elle avaitcontinuĂ© de parler, faisant les questions et les rĂ©ponses, cachant tantbien que mal la frayeur qui s'emparait d'elle. Ă un moment, endĂ©sespoir de cause, elle eut une intuition salutaire en lui disant Mais je ne comprends pas pourquoi vous faites des choses comme çaalors que, pourtant, vous ĂȘtes quelqu'un de bien. » Elle a dit par lasuite aux journalistes que son agresseur avait alors Ă©clatĂ© ensanglots, et lui avait racontĂ©, en larmes, sa vie misĂ©rable, tandisqu'elle se forçait de l'Ă©couter en continuant de masquer sa avait fini par obtenir qu'il s'en aille de lui-mĂȘme. â Vous citez un cas extrĂȘme, mais il est vrai que les gens onttendance Ă se comporter selon la façon dont on les voit, Ă s'identifierĂ ce que l'on perçoit en eux. Il faut comprendre que chacun de nous ades qualitĂ©s et des dĂ©fauts; ce sur quoi l'on focalise son attention atendance Ă prendre de l'ampleur, Ă s'Ă©tendre. Si vous braquez lesprojecteurs sur les qualitĂ©s d'une personne, mĂȘme si elles sontinfimes, elles s'accentueront, se dĂ©velopperont jusqu'Ă devenirprĂ©pondĂ©rantes. D'oĂč l'importance d'avoir dans votre entourage desgens qui croient en vous, en vos qualitĂ©s et en vos capacitĂ©s. 16.â Y a-t-il un autre aspect de ce projet qui vous retienne, ou pourlequel vous ne vous sentiez pas tout Ă fait en accord avec vous-mĂȘmequand vous vous imaginez l'accomplir ?â Oui, il y a un dernier point.â Lequel ?â Dans mon rĂȘve, je gagnais de l'argent, suffisamment en tout caspour pouvoir me payer une maison avec un jardin, et, en fait, je nesuis pas tout Ă fait Ă l'aise avec cette idĂ©e. Je ne suis pas sĂ»r d'ĂȘtrefait pour gagner de l'argent, ni d'en avoir vraiment envie au fond demoi. Bref, il y a quelque chose qui me chagrine sur ce point.â Nous y voilĂ !â Pardon ?Je savais que tĂŽt ou tard nous y viendrions. â Pourquoi ?â L'argent cristallise tous les fantasmes, toutes les projections, lespeurs, les haines, l'envie, la jalousie, les complexes d'infĂ©rioritĂ©, desupĂ©rioritĂ©, et bien d'autres choses encore. Cela aurait Ă©tĂ© trĂšsĂ©tonnant que l'on n'ait pas Ă l'aborder ensemble.â Je ne savais pas qu'un si petit mot cachait tant de choses !â Allons, dites-moi tout quel est votre souci concernant l'argent ?Il conservait son ton bienveillant, mais j'y percevais en plus unetouche d'amusement, comme s'il avait dĂ©jĂ tellement fait le tour dela question qu'il ne s'attendait nullement Ă ĂȘtre surpris par leproblĂšme que je m'apprĂȘtais Ă lui exposer, quel qu'il fĂ»t. â Disons que je suis un peu partagĂ© sur ce sujet c'est comme si unepartie de moi avait envie de gagner de l'argent, et qu'une autre partiede moi n'en voulait pas, trouvait cela sale.â Donc la question est comment rĂ©concilier ces deux parties de vous,n'est-ce pas ?â C'est amusant de le formuler ainsi, mais on peut le dire, en effet.â Alors, dites-moi, pour commencer, ce que veut cette partie de vousqui a envie de gagner de l'argent.â Je pense que l'argent pourrait m'offrir une certaine libertĂ© j'ai lesentiment que plus on est riche, et moins on dĂ©pend des autres; parconsĂ©quent on devient libre de son temps, de ses activitĂ©s, sans avoirde comptes Ă rendre.â Ce n'est pas complĂštement faux. Quoi d'autre ?â Eh bien, m'assurer un certain confort matĂ©riel. J'ai la faiblesse depenser qu'il est plus facile d'ĂȘtre heureux dans une belle maison, aucalme, que dans un sordide petit deux piĂšces orientĂ© au nord dans unquartier bruyant et polluĂ©.â Il n'y a pas de mal Ă rechercher un certain confort matĂ©riel, et il estvrai qu'il peut faciliter les choses. Pour ĂȘtre plus prĂ©cis, le confortmatĂ©riel n'apporte pas le bonheur; en revanche, son absence peutparfois altĂ©rer, troubler le bonheur.â Ăa me semble Ă©vident.â Cependant, j'insiste sur le fait que ce qui est matĂ©riel ne peut pasapporter de bonheur. Beaucoup de gens sont d'accord avec cetteidĂ©e, et parfois mĂȘme l'affirment haut et fort, et pourtant, au fondd'eux, inconsciemment, ils croient quand mĂȘme que cela les rendraitheureux. Ils vont alors dĂ©noncer le comportement de ceux qui exhibent leurs richesses mais cette dĂ©nonciation sera en rĂ©alitĂ©teintĂ©e de jalousie parce qu'une partie d'eux-mĂȘmes les envie et lescroit plus heureux qu'eux. Cette croyance est trĂšs largementrĂ©pandue, y compris parmi ceux qui affirment le contraire.â Oui, c'est repensai Ă l'une de mes amies, qui critiquait si violemment lesriches et ceux qui ne pensent qu'au matĂ©riel que c'en Ă©tait absence d'indiffĂ©rence Ă leur Ă©gard tĂ©moignait sans doute d'unĂ©cho particulier que leur argent produisait en elle, et qui n'Ă©tait peut-ĂȘtre pas anodin.â En fait, c'est cette croyance elle-mĂȘme qui rend malheureux,puisqu'elle pousse les gens Ă une course sans fin on dĂ©sire un objet,une voiture, un vĂȘtement, ou n'importe quoi d'autre, et l'on se met Ă croire que la possession de cet objet nous comblerait. On le convoite,on le veut, et finalement, si on en fait l'acquisition, on l'oublie trĂšsvite pour jeter son dĂ©volu sur un autre qui, c'est sĂ»r, nous comblera sion l'acquiert. Il n'y a pas de fin Ă cette quĂȘte. Les gens ne savent pasque s'ils roulaient en Ferrari, habitaient un appartementhollywoodien et voyageaient en jet privĂ©, ils se convaincraient quec'est la possession du yacht qu'ils n'ont pas encore qui les rendraitheureux. Bien sĂ»r, ceux qui sont loin de pouvoir rouler en Ferrari s'enoffusquent et se disent qu'ils se contenteraient d'ĂȘtre juste un peuplus riches qu'ils ne sont. Ils ne demandent pas un appartementhollywoodien, non, mais seulement un appartement un petit peuplus grand, et ils sont convaincus qu'ils s'en satisferaient et n'auraientensuite plus envie de rien. C'est lĂ qu'ils se trompent quel que soit leniveau matĂ©riel auquel on aspire, on dĂ©sire plus dĂšs qu'on l'a vraiment une course sans fin. Ses paroles avaient un Ă©cho particulier en moi, car elles merappelaient les NoĂ«ls de mon enfance. J'Ă©tais tout excitĂ© enprĂ©parant ma lettre au pĂšre NoĂ«l, avec la liste des jouets quej'espĂ©rais. Pendant des semaines j'y pensais, attendantimpatiemment le jour oĂč je les possĂ©derais enfin. Mon excitationatteignait son paroxysme le soir du rĂ©veillon mes yeux ne quittaientplus le sapin au pied duquel, j'imaginais dĂ©jĂ mon bonheur dulendemain. J'allais me coucher en percevant la nuit Ă venir comme,interminable, et c'est reconnaissant que je dĂ©couvrais l'heure surmon rĂ©veil au petit matin. Le grand jour Ă©tait enfin arrivĂ© ! Lorsque jepoussais la porte du salon et dĂ©couvrais les paquets-cadeauxmulticolores sous le sapin illuminĂ©, j'Ă©tais empli d'une joie intense. JedĂ©ballais tout, haletant d'excitation, puis passais le plus clair de lajournĂ©e Ă jouer avec ce que j'avais reçu, m'arrangeant toujours pourm'Ă©chapper de l'interminable repas familial, et laisser les adultes Ă leurs conversations ennuyeuses. Mais je me souviens que, le soirapprochant, le soleil dĂ©clinant Ă l'horizon, ma joie se tarissaitprogressivement. Mes nouveaux jouets ne gĂ©nĂ©raient dĂ©jĂ plus enmoi le mĂȘme Ă©lan de gaietĂ©. J'en arrivais Ă envier mon excitation dela veille. J'aurais voulu la revivre. Je me rappelle m'ĂȘtre dit, uneannĂ©e, que mes rĂȘves de jouets me rendaient finalement plusheureux que les jouets eux-mĂȘmes. L'attente Ă©tait plus jouissive queson fis part au sage, qui me dit en souriant â Le plus grand mensonge des parents Ă leurs enfants ne porte passur l'existence du pĂšre NoĂ«l, mais sur la promesse tacite que sescadeaux les rendront heureux. Je regardai les paysans dans la vallĂ©e et me demandai si leurstraditions les amenaient aussi, une fois par an, Ă tenter d'apporter dubonheur Ă leurs enfants en les couvrant de cadeaux matĂ©riels.â Vous m'avez fait part, reprit-il, des raisons qui motivent cette partiede vous dĂ©sireuse de gagner de l'argent. Parlez-moi maintenant decette autre partie de vous qui rejette cette idĂ©e.â Je crois que l'argent en soi me rĂ©pugne un peu. J'ai parfoisl'impression qu'il n'y a plus que ça qui compte en ce bas monde, quel'argent devient le centre des prĂ©occupations des gens.â On assiste Ă une certaine dĂ©rive, en effet, et c'est dommage parceque l'argent est pourtant une belle invention.â Pourquoi dites-vous cela ?â On oublie souvent qu'Ă l'origine l'argent n'est rien d'autre qu'unmoyen pour faciliter les Ă©changes entre les ĂȘtres humains Ă©changesde biens, mais aussi Ă©changes de compĂ©tences, de services, deconseils. Avant l'argent, il y avait le troc. Celui qui avait besoin dequelque chose Ă©tait dans l'obligation de trouver quelqu'un qui soitintĂ©ressĂ© par ce qu'il avait Ă offrir en Ă©change. Pas facile ... Tandisque la crĂ©ation de l'argent a permis d'Ă©valuer chaque bien, chaqueservice, et l'argent collectĂ© par celui qui les a cĂ©dĂ©s lui offre ensuite lapossibilitĂ© d'acquĂ©rir librement d'autres biens et services. Il n'y aaucun mal Ă cela. D'une certaine maniĂšre, on pourrait mĂȘme dire queplus l'argent circule, plus il y a d'Ă©changes entre les ĂȘtres humains, etmieux c'est ...â Vu comme ça, c'est fabuleux !â C'est comme ça que cela devrait ĂȘtre. Mettre Ă la disposition desautres ce que l'on est capable de faire, le fruit de son travail, de sescompĂ©tences, et obtenir en Ă©change de quoi acquĂ©rir ce que d'autres savent faire et pas soi. L'argent n'est d'ailleurs pas quelque chose quel'on devrait accumuler, mais que l'on devrait utiliser. Si l'on partaittous de ce principe, le chĂŽmage n'existerait pas, car il n'y a pas delimites aux services que les ĂȘtres humains peuvent se rendremutuellement. Il suffirait de favoriser la crĂ©ativitĂ© des gens et de lesencourager Ă mettre en Ćuvre leurs projets.â Mais alors, pourquoi l'argent devient-il quelque chose de sale, denos jours ? 'â Pour le comprendre, il faut d'abord saisir l'importance de deuxĂ©lĂ©ments comment on gagne de l'argent, et comment on ledĂ©pense. L'argent est sain s'il provient de la mise en Ćuvre de noscompĂ©tences, en donnant le meilleur de nous-mĂȘmes. Il procurealors une rĂ©elle satisfaction Ă celui qui le gagne. Mais s'il est obtenuen abusant les autres, par exemple ses clients ou ses collaborateurs,alors cela gĂ©nĂšre ce que l'on pourrait appeler symboliquement uneĂ©nergie nĂ©gative â les chamans l'appellent la Hucha » â et cetteHucha tire tout le monde vers le bas, pollue les esprits et, au final,rend malheureux le spoliĂ© comme le spoliateur. Ce dernier peutĂ©prouver le sentiment d'avoir gagnĂ© quelque chose, mais il accumuleen lui cette Hucha qui l'empĂȘchera de plus en plus d'ĂȘtre se lit sur le visage quand on vieillit, et ce, quelle que soit larichesse accumulĂ©e ... Tandis que celui qui gagne de l'argent endonnant le meilleur de lui-mĂȘme et en respectant les autres peuts'enrichir en s' ne pouvais m'empĂȘcher de penser au Portrait de Dorian Gray, cetincroyable roman d'Oscar Wilde qui dĂ©peint ”n homme malfaisant,dont chaque acte malveillant s'inscrit sur le visage d'un personnagepeint sur un tableau, le marquant de plus en plus jusqu'Ă ce qu'il endevienne hideux. â Vous disiez aussi que la façon dont on dĂ©pense l'argent estimportante ...â Oui, si l'on utilise l'argent gagnĂ© pour donner Ă d'autres lapossibilitĂ© d'exprimer leurs talents, leurs compĂ©tences, en faisantappel Ă leurs services, alors l'argent produit une Ă©nergie positive. Ăl'inverse, si l'on se contente d'accumuler des biens matĂ©riels, alors lavie se vide de son sens. On se dessĂšche petit Ă petit. Regardez autourde vous les personnes qui ont passĂ© leur vie Ă accumuler sans riendonner sont dĂ©connectĂ©es des autres. Elles n'ont plus de vraiesrelations humaines. Elles ne sont plus capables de s'intĂ©ressersincĂšrement Ă une 'personne, ni d'aimer. Et, croyez-moi, quand on enarrive lĂ , on n'est pas heureux !â C'est drĂŽle, quand j'y pense je suis Ă l'autre bout du monde, jerencontre un maĂźtre spirituel, et c'est pour parler d'argent !â En fait, on ne parle pas vraiment d'argent.â Comment ça ?â On parle des limites que vous vous mettez dans la vie. L'argentn'est qu'une mĂ©taphore de vos balançai les jambes au-dessus du vide et contemplai cet immenseespace ouvert devant moi. Le lĂ©ger souffle du vent chaud continuaitde taquiner mes narines avec ses senteurs aĂ©riennes et de murmurerses secrets Ă mes oreilles.â Finalement, peut-ĂȘtre que je gagne suffisamment d'argentaujourd'hui et qu'il ne m'est pas nĂ©cessaire d'en avoir plus. Mais,dites-moi, puisque vous ĂȘtes si Ă l'aise avec l'argent, comment se fait-il que vous ne soyez pas richissime ?Il sourit, avant de me rĂ©pondre â Parce que je n'en ai pas besoin,â Alors pourquoi m'aidez-vous Ă ĂȘtre plus Ă l'aise avec l'argent ?â Parce qu'il faudra peut-ĂȘtre que vous parveniez Ă en gagner avantde pouvoir vous en dĂ©tacher.â Et si j'Ă©tais justement dĂ©jĂ dĂ©tachĂ© ?AprĂšs un court silence, il me ditâ Ce n'est pas un dĂ©tachement, c'est un paroles rĂ©sonnĂšrent en moi ; j'eus l'impression que l'Ă©cho de savoix se perpĂ©tuait en devais reconnaĂźtre qu'une fois de plus, il avait raison.â Dans la philosophie hindouiste, reprit-il, on considĂšre que gagnerde l'argent est un objectif valable, et cela correspond Ă l'une desphases de l'existence. Il faut juste Ă©viter de s'y enliser, et savoirensuite Ă©voluer vers autre chose pour rĂ©ussir sa vie.â Qu'est-ce qu'une vie rĂ©ussie ? demandai-je un peu naĂŻvement. .â Une vie rĂ©ussie est une vie que l'on a menĂ©e conformĂ©ment Ă sessouhaits, en agissant toujours en accord avec ses valeurs, en donnantle meilleur de soi-mĂȘme dans ce que l'on fait, en restant en harmonieavec qui l'on est, et, si possible, une vie qui nous a donnĂ© l'occasionde nous dĂ©passer, de nous consacrer Ă autre chose qu'Ă nous-mĂȘmeset d'apporter quelque chose Ă l'humanitĂ©, mĂȘme trĂšs humblement,mĂȘme si c'est infime. Une petite plume d'oiseau confiĂ©e au vent. Unsourire pour les autres.â Cela suppose que l'on connaisse ses souhaits.â Oui. â Et comment peut-on savoir si l'on agit en accord avec ses valeurs ?â En Ă©tant Ă l'affĂ»t de ce que l'on ressent si ce que vous faites nerespecte pas vos valeurs, vous Ă©prouverez une certaine gĂȘne, unlĂ©ger malaise, ou un sentiment de culpabilitĂ©. C'est un signe qui doitvous amener Ă vous demander si vos actions ne sont pas encontradiction avec ce qui est important pour vous. Vous pouvez aussivous demander, Ă la fin d'une journĂ©e, si vous ĂȘtes fier de ce quevous avez accompli, mĂȘme s'il s'agit d'actes secondaires. C'est trĂšsimportant on ne peut pas Ă©voluer en tant qu'ĂȘtre humain, ni mĂȘmesimplement rester en bonne santĂ©, quand on mĂšne des actions quiviolent nos valeurs.â C'est amusant que vous fassiez un lien avec la santĂ©, car je mesouviens que, lorsque j'Ă©tais Ă©tudiant, j'avais fait un job d'Ă©tĂ© en tantque tĂ©lĂ©-conseiller pour une compagnie d'assurances. Je devaisappeler des gens pour leur conseiller de souscrire une certaineassurance. La compagnie savait que les trois quarts des personnesque l'on contactait bĂ©nĂ©ficiaient dĂ©jĂ , sans le savoir, de cetteassurance parmi les services inclus dans leur carte bancaire. Mais ilne fallait surtout pas l'Ă©voquer, et nous devions proposer Ă tout lemonde cette assurance. Cet Ă©tĂ©-lĂ , j'ai eu, pour la premiĂšre fois dema vie, une crise d'eczĂ©ma carabinĂ©e. Le mĂ©decin n'a jamais pu enidentifier la cause, et les traitements prescrits n'ont rien changĂ©; jeles ai abandonnĂ©s. L'eczĂ©ma a continuĂ© de se dĂ©velopper, et j'ai finipar arrĂȘter ce travail car j'avais honte de me prĂ©senter au bureaudans cet Ă©tat. Huit jours plus tard, tout avait disparu.â On ne peut Ă©videmment pas en ĂȘtre sĂ»r, mais c'Ă©tait peut-ĂȘtre unmessage de votre corps pour vous signaler que vous agissiez encontradiction avec vos valeurs de respect de l'autre, de confiance etd'honnĂȘtetĂ©. â Il est vrai que ce sont des valeurs fondamentales pour moi.â J'en suis convaincu.â Vous disiez aussi qu'il faut donner le meilleur de soi-mĂȘme dans ceque l'on fait ?â Oui, c'est l'une des clĂ©s du bonheur. Vous savez, l'ĂȘtre humain secomplaĂźt dans le laisser-aller, mais s'Ă©panouit dans l'exigence de vraiment en Ă©tant concentrĂ© sur ce que l'on fait pour rĂ©ussir lamise en Ćuvre de nos compĂ©tences, et en relevant chaque fois denouveaux dĂ©fis, que l'on se sent heureux. C'est vrai pour tout lemonde, quels que soient notre mĂ©tier ou le niveau de noscompĂ©tences. Et notre bonheur est accru si notre travail apportequelque chose aux autres, mĂȘme indirectement, mĂȘme de cet instant prĂ©cis, ma mĂ©moire me transporta quatre annĂ©es enarriĂšre. J'Ă©tais au Maroc, Ă Marrakech. Je me baladais sur la placeDjemaa el-Fna, en fin de journĂ©e. La nuit tombĂ©e plongeait la placedans une atmosphĂšre envoĂ»tante. De nombreuses gargotes faisaientcrĂ©piter leurs feux de bois sur lesquels grillaient des viandes. Lesflammes projetaient leur lueur sur la foule des passants, illuminantfugacement les visages et faisant danser les ombres des merguez grillĂ©es rivalisait avec celle du couscous marchands Ă la sauvette Ă©taient partout. Certains offraient desarticles de cuir Ă peine sortis des ateliers de tannerie avoisinants, quidiffusaient encore leur odeur acide et agressive. D'autres exhibaientde grands plateaux de cuivre gravĂ© qui rĂ©flĂ©chissaient la lumiĂšre desfeux, faisant jaillir des Ă©clairs d'or sur les visages, les turbans et lesdjellabas. Les Ă©clats de voix se mĂȘlaient aux sons obsĂ©dants destambourins et aux mĂ©lodies des flĂ»tes des charmeurs de serpents. Jemarchais, les yeux Ă©carquillĂ©s, envoĂ»tĂ© par cette atmosphĂšre incroyable, les sens saturĂ©s de parfums, d'images, de sons, lorsque jefus interpellĂ© par un petit homme d'une cinquantaine d'annĂ©es,mince, tout en sourire, le visage dĂ©jĂ burinĂ© par le soleil du Sud. IlĂ©tait assis sur une caisse posĂ©e directement sur la terre battue,encadrĂ© par une gargote fumante et un marchand de poteries. Je luisouris en retour et regardai la chaise qu'il me dĂ©signait pour que jem'y asseye. C'est alors que je compris quel Ă©tait son mĂ©tier. Cireur dechaussures. Mon sourire se figea et je me raidis ne m'Ă©tais jamais senti Ă l'aise en considĂ©rant les mĂ©tiers quiamĂšnent ceux qui les exercent Ă effectuer des tĂąches ingrates. Cireurde chaussures Ă©tait peut-ĂȘtre celui que j'acceptais le plusdifficilement, car l'artisan opĂ©rait en prĂ©sence de son client, devantlui, sur lui. MĂȘme les postures respectives de chacun me gĂȘnaient leclient assis sur une chaise haute, dominant la situation; le cireur au-dessous, accroupi, assis, ou un genou Ă terre. Jamais je n'avais faitappel Ă ce genre de renouvela son invitation et insista gentiment, m'offranttoujours son sourire rayonnant. L'Occidental que j'Ă©tais reprĂ©sentaitsans doute; pour lui, le client idĂ©al. Mais mon statut d'Ă©trangeraccentuait prĂ©cisĂ©ment mon malaise je ne voulais pas offrir Ă sescompatriotes la vue d'un Occidental se faisant cirer les chaussurespar l'un des leurs, dans une position que je trouvais arrogante. Unmauvais clichĂ© colonialiste. Je ne sus s'il perçut mon malaise oul'interprĂ©ta comme une hĂ©sitation. Peut-ĂȘtre simplement monabsence d'indiffĂ©rence Ă sa proposition lui donna-t-elle l'espoir de meconvaincre. Il se leva, toujours souriant, et s'approcha de moi. Jen'eus pas le temps d'exprimer un refus il Ă©tait dĂ©jĂ sur moi,auscultant mes chaussures dĂ©fraĂźchies tout en formulant sondiagnostic et la promesse de leur rendre leur jeunesse. Ma difficultĂ© Ă m'opposer aux sollicitations des autres explique sans doute pourquoi je me retrouvai, malgrĂ© moi, assis sur cette chaise que je considĂ©raisun instant plus tĂŽt avec rĂ©pugnance. Je n'osais regarder le mondeautour de moi de peur de rencontrer des regards culpabilisants. Luis'affairait dĂ©jĂ sur mes chaussures. Saisissant un demi-citron, il enfrotta Ă©nergiquement le cuir dĂ©fraĂźchi. Dans l'Ă©tat oĂč j'Ă©tais, plus rienne devait m'Ă©tonner. Je crois que s'il avait Ă©crasĂ© une banane sur messouliers, je n'en aurais pas Ă©tĂ© plus surpris. Il travaillait avecapplication et enthousiasme. SĂ»r de lui, il maĂźtrisait son geste,alternant le citron et divers types de brosses. Au loin, la flĂ»te descharmeurs de serpents perpĂ©tuait sa complainte sans commençais Ă me dĂ©raidir un peu. Nous Ă©changeĂąmes quelquesphrases, mais il restait trĂšs concentrĂ© sur ce qu'il faisait, arboranttoujours son sourire ineffable. Il appliqua une sorte de crĂšmenoirĂątre avec un vieux chiffon, massant le cuir pour la faire entreprit ensuite de le lustrer avec une petite brosse agile, et, Ă mesure que mes chaussures reprenaient vie, son sourire s'Ă©largissait,dĂ©couvrant des dents Ă©clatantes dont la blancheur contrastait avecsa peau brune. Lorsque mes chaussures devinrent aussi lisses etbrillantes qu'au premier jour, ses yeux pĂ©tillĂšrent de fiertĂ©. J'avaiscomplĂštement oubliĂ© ma gĂȘne initiale. Sa joie Ă©tait contagieuse, et jeme sentis soudain trĂšs proche de cet homme que je ne connaissaispas quinze minutes auparavant. Je ressentais un vĂ©ritable Ă©lan desympathie pour lui, comme une onde d'amitiĂ©. Il me demanda un prixhonnĂȘte que je rĂ©glai de bonne grĂące, et, dans l'enthousiasme dumoment, il insista pour m'offrir du thĂ© Ă la menthe dans une petitetasse mĂ©tallique, partageant ainsi sa joie en prolongeant la pris soudainement conscience de ce qui m'apparut alors commeune Ă©vidence, une douloureuse Ă©vidence cet homme Ă©tait plusheureux que moi, qui disposais d'un mĂ©tier valorisant et qui, malgrĂ©mes faibles moyens, Ă©tais sans doute mille fois plus riche que lui. Cet homme respirait le bonheur par tous les pores de sa peau, et cebonheur rayonnait autour de seul souvenir de cette scĂšne vĂ©cue quatre ans plus tĂŽt, j'avais lesyeux humides.â Pourquoi avez-vous parlĂ© de l'utilitĂ© d'avoir des dĂ©fis Ă relever pourse sentir heureux en mettant en Ćuvre nos compĂ©tences ? luidemandai-je.â Parce que le dĂ©fi stimule notre concentration, et que c'est lui quinous pousse Ă donner le meilleur de nous-mĂȘmesâą dans ce que nousfaisons, et Ă en tirer ensuite une rĂ©elle satisfaction. C'est unecondition pour nous Ă©panouir dans nos actions.â Vous disiez aussi qu'une vie est rĂ©ussie quand on rĂ©alise des chosesen harmonie avec qui l'on est. Mais comment fait-on pour savoir sic'est bien le cas ?â Imaginez que vous allez mourir ce soir, et que vous le savez depuisune semaine. De tout ce que vous avez fait dans la semaine, qu'est-ceque vous auriez conservĂ©, sachant que vous alliez mourir ?â Ouh lĂ ! Ăa c'est une question !â Oui.â Disons que cette derniĂšre semaine Ă©tait un peu particuliĂšre,compte tenu de notre rencontre. Il n'y a pas grand-chose que jechangerais.â Alors, prenez la semaine qui a prĂ©cĂ©dĂ© votre voyage Ă Bali.â Eh bien ... disons ... euh ... voyons .... J'essayai de me repassermentalement le film de la semaine en question. Je m'efforçai devisualiser heure par heure ce que j'avais fait, et, pour chacune de mes actions, je me demandai si je l'aurais vraiment rĂ©alisĂ©e sachant quej'allais mourir Ă la fin de la semaine. Il me fallut plusieurs minutespour lui rĂ©pondre â Il y a environ 30 % de mes actions que j'aurais conservĂ©es, grossomodo.â Vous ĂȘtes en train de me dire que vous auriez renoncĂ© Ă faire 70 %de ce que vous avez fait, si vous aviez su que vous alliez mourir ?â Ben, oui.â C'est trop, beaucoup trop. Il est normal d'accomplir certainestĂąches vides de sens, mais pas dans de telles proportions. En fait,vous devriez pouvoir inverser ce rapport ĂȘtre capable d'affirmerque, sachant votre mort prochaine, vous continueriez d'effectuer 70% de ce que vous faites habituellement. Ce serait un signe que vosactions sont en harmonie avec qui vous ĂȘtes.â Je vois.â Et vous remarquerez que c'est sans rapport avec la difficultĂ© destĂąches, mais simplement avec le sens qu'elles ont pour vous.â TrĂšs bien, je suis d'accord avec tout ça dans l'absolu, mais enpratique ce n'est pas toujours possible de faire ce que l'on souhaitefaire.â On a toujours le choix.â Non, si je ne faisais que ce qui est en accord avec moi-mĂȘme, jerisquerais de perdre mon boulot ...â Vous avez donc le choix de garder ou de perdre cet emploi.â Mais je prendrais dans ce cas le risque d'en trouver un autre moinsbien rĂ©munĂ©rĂ©. Je ne pourrais plus payer mon loyer ! â Vous auriez alors le choix de conserver cet appartement ou d'enprendre un moins cher, peut-ĂȘtre plus Ă©loignĂ© de votre travail.â Ma famille et mes amis seraient déçus si je m'Ă©loignais.â Alors, vous auriez le choix de les satisfaire ou de les dĂ©cevoir.â Vu comme ça ...â C'est juste pour vous dire que le choix vous appartient. Ă certainsmoments, dans la vie, on n'a pas forcĂ©ment beaucoup de choix, etceux-ci sont peut-ĂȘtre douloureux, mais ils existent et, au final, c'estvous qui dĂ©terminez ce que vous vivez vous avez toujours le choix, etc'est bien de garder Ă l'esprit cette idĂ©e.â J'ai parfois l'impression que ce sont les autres qui choisissent pourmoi.â Alors, c'est que vous choisissez de les laisser dĂ©cider pour vous.â Je trouve quand mĂȘme qu'il y a des gens qui disposent de plus dechoix que d'autres.â Plus on Ă©volue dans sa vie, plus on se dĂ©barrasse des croyances quinous limitent, et plus on a de choix. Et le choix, c'est la regardai cet immense espace devant moi, cet espace vertigineuxque rien n'arrĂȘtait, et je me mis Ă rĂȘver de libertĂ©, le regard perdu Ă l'horizon, inspirant profondĂ©ment cet air enivrant au parfum d'infini.â Vous savez, reprit-il, on ne peut pas ĂȘtre heureux si l'on se voitvictime des Ă©vĂ©nements ou des autres. Il est important decomprendre que c'est toujours vous qui dĂ©cidez de votre vie, quellequ'elle soit. MĂȘme si vous ĂȘtes le dernier des subalternes sur votrelieu de travail, c'est vous qui ĂȘtes le directeur de votre vie. C'est vousqui ĂȘtes aux commandes. Vous ĂȘtes le maĂźtre de votre destin. â Oui.â Et vous ne devez pas avoir peur vous dĂ©couvrirez que c'estprĂ©cisĂ©ment lorsque vous vous autorisez Ă choisir des actions quisont en harmonie avec vous, qui respectent vos valeurs et exprimentvos compĂ©tences, que vous devenez trĂšs prĂ©cieux pour les portes s'ouvrent alors d'elles mĂȘmes. Tout devient plus facile, etl'on n'a plus besoin de lutter pour restĂąmes silencieux un long moment. Puis il se leva, et jerompis le silence.â Je me suis renseignĂ© pour mon billet d' ne peux pas le changer sans payer un surcoĂ»t Ă©levĂ©. Vous aviezprĂ©vu de me dire aujourd'hui s'il me restait des choses importantes Ă dĂ©couvrir nĂ©cessitant que l'on se voie demain.â Je pense qu'il vous reste, en effet, un apprentissage majeur.â Et demain, vous n'ĂȘtes toujours pas disponible le matin ?â Non.â Excusez-moi d'insister, mais vous ne pouvez absolument pas vouslibĂ©rer pour me permettre de conserver mon avion l'aprĂšs-midi ?â n'Ă©tait vraiment pas de chance. J'Ă©tais devant un choix cornĂ©liendevais-je renoncer Ă la derniĂšre de ces rencontres qui, pourtant, mepassionnaient et m'Ă©veillaient Ă moi-mĂȘme, ou payer un prixscandaleusement Ă©levĂ© pour dĂ©placer mon retour ?â Qu'est-ce que vous feriez Ă ma place ? Vous changeriez de vol ? â C'est Ă vous de choisir, dit-il, un sourire satisfait sur les lĂšvres,plongeant son regard plein de bontĂ© dans mes yeux se reflĂ©tait dans ses s'Ă©loigna en direction du campan, de son pas lent et serein, et je leperdis de vue lorsqu'il entra dans le taillis de cents dollars ! Cela revenait presque Ă payer une deuxiĂšme foismon billet de retour ! Difficile Ă accepter... Cela plomberait moncompte bancaire en accentuant le dĂ©couvert vertigineux qu'il devaitdĂ©jĂ afficher. Mes relations avec mon banquier s'en trouveraientaffectĂ©es pour un certain temps ... Sans compter que prendre l'aviondimanche m'assurait d'arriver fatiguĂ© Ă la maison, quelques heures Ă peine avant de reprendre le travail. Perspective peu rĂ©jouissante. EnmĂȘme temps, ce n'Ă©tait pas tous les jours que l'on avait l'occasion derencontrer un homme comme maĂźtre Samtyang. Mais bon, ça faisaitcher l'entretien ! Vraiment, je ne savais plus quoi faire. Chaqueoption me semblait douloureuse, et je ne parvenais pas Ă au volant et j'approchais d'Ubud. Il me fallait tranchermaintenant, car, pour changer mon billet, je devais arriver Ă l'agencede voyages de Kuta avant sa fermeture. J'approchais de l'endroit oĂčje devrais choisir ma de peser le pour et le contre. En Ă perdre et Ă gagner dans les deux situations. Choiximpossible. Les dĂ©cisions n'avaient jamais Ă©tĂ© mon fort ! Je n'allaisquand mĂȘme pas tirer Ă pile ou145 face, ce ne serait pas trĂšs glorieux aprĂšs cinq jours dedĂ©veloppement personnel, je devais ĂȘtre capable de dĂ©cider en touteconscience ! Ma conscience finit par me dire que je me remettrais d'une rentrĂ©esur les chapeaux de roues et que je trouverais bien le moyen decombler un jour mon dĂ©couvert. Dans six mois ou un an, j'auraismĂȘme oubliĂ© ce passage Ă vide. Tandis que je pourrais sans douteretirer pendant longtemps des bĂ©nĂ©fices personnels de ce que leguĂ©risseur allait m'apprendre, peut-ĂȘtre mĂȘme toute ma vie. J'arrivaiau carrefour et pris plein sud, direction Kuta. Comme disait OscarWilde, les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais !Je me souvenais du commentaire du Premier ministre du Mexique Ă l'Ă©poque oĂč son pays accumulait des dettes abyssales. Un journalistelui avait demandĂ© si cela troublait son sommeil. Il avait rĂ©ponduqu'un dĂ©couvert de mille dollars vous empĂȘchait de dormir la nuit,tandis que, pour un dĂ©couvert de cent milliards de dollars, c'Ă©taitvotre banquier qui dormait mal. J'en conclus que mes dettes Ă©taientsans doute encore trĂšs me fallut prĂšs d'une heure pour rejoindre n'aimais pas ce lieu. Pour moi, Kuta n'Ă©tait pas Bali. C'est lĂ quel'on trouvait la plus forte concentration de touristes, notamment dessurfeurs australiens. La nuit, la ville se transformait en boĂźte de nuitgĂ©ante. Il Ă©tait impossible de faire trois pas dans la rue sans ĂȘtreaccostĂ© par un Javanais vous proposant de la drogue ou uneprostituĂ©e. Au choix. Dans les annĂ©es soixante-dix, Kuta faisait partiedu pĂšlerinage incontournable des hippies au sein de la boucle destrois K Kuta, Katmandou, Kaboul. En 2002, Kuta, symbole de ladĂ©pravation de l'Occident, fut choisie par Al-Qaida pour y perpĂ©trerl'un de ses attentats les plus trajet dura plus longtemps que prĂ©vu, et j'arrivai sur place en find'aprĂšs-midi. L'agence de voyages fermait ses portes dans dixminutes. Je pris Ă vive allure l'Ă©troite rue en sens unique oĂč elle se trouvait. Par miracle, je repĂ©rai une place de stationnement justedevant. ArrivĂ© Ă sa hauteur, je la dĂ©passai afin de pouvoir m'yengager Ă reculons. Je m'aperçus alors que la voiture qui me suivaitne s'Ă©tait pas arrĂȘtĂ©e, bien que mon intention de me garer fĂ»t claire non seulement j'avais mis mon clignotant Ă l'avance, mais, en plus,j'avais marquĂ© une lĂ©gĂšre embardĂ©e devant la place, montrant ainsique je comptais m'y garer. Non, il m'avait quand mĂȘme suivi,m'empĂȘchant de reculer. Je conservai un instant ma position en biaiset mon clignotant enclenchĂ© afin de lui faire comprendre mamanĆuvre, mais rien n'y fit il ne reculait pas. Je baissai ma vitre,passai la tĂȘte et lui demandai de faire une petite marche arriĂšre pourque je puisse me garer. Aucune autre voiture ne le suivant, c'Ă©taitfacile. Il Ă©tait clair qu'il me comprenait, surtout que j'accompagnaismes mots de gestes explicites. En vain. De type occidental, lacinquantaine avancĂ©e, il avait le visage rouge cramoisi, symptĂŽmecommun aux blonds abusant du soleil et aux alcooliques. Dans soncas, j'optais volontiers pour la seconde explication. Il avait l'air butĂ©de ceux qui ne disposent d'aucune souplesse d'esprit et ne veulentjamais rien lĂącher. Une incroyable force d'inertie se dĂ©gageait de saposture. Il semblait aussi lourd que sa voiture, ancrĂ© dans le sol. Jerenouvelai mes gestes et mes paroles. Rien. Visage obtus, Ă©paulesverrouillĂ©es, bras figĂ©s, grosses mains crispĂ©es sur le volant tout soncorps exprimait sa volontĂ© de ne pas cĂ©der. Car cĂ©der Ă©taitmanifestement le sens qu'il donnait au fait de reculer de deuxmĂštres. Cela m'apparut comme une Ă©vidence dans sa vie, sa relationaux autres devait ĂȘtre rĂ©gie par des rapports de force, et sans doutedevait-il croire que rĂ©pondre Ă la demande de quelqu'un revenait Ă cĂ©der du terrain, Ă faire preuve de faiblesse.âą Mais oui, c'Ă©tait ça ! Ildevait avoir une croyance du typeâą Dans la vie, il ne faut pas selaisser faire, ne jamais rien cĂ©der. » Dans d'autres circonstances,j'aurais trouvĂ© cela trĂšs drĂŽle â mĂȘme si son entourage Ă lui ne devait pas rigoler tous les jours. Mais l'agence de voyages fermait dans cinqminutes. Je n'avais pas le choix, il fallait que je prenne cette place,pas le temps d'en chercher une autre. Les paroles du sage merevinrent alors en Ă©cho on a toujours le choix. Je me dis subitementque je pouvais combattre la force d'inertie par la force d'inertie. Jecoupai le contact, mis le frein Ă main et abandonnai ma voiture enplein milieu de la chaussĂ©e, bloquant la rue. Je me ruai dans l'agenceet tendis mon billet Ă l'employĂ©e qui avait dĂ©jĂ commencĂ© Ă Ă©teindreles lumiĂšres. Le clavier de son ordinateur crĂ©pita, bientĂŽt couvert parun klaxon en continu. Je prĂ©sentai ma carte bancaire, un peu anxieux,en priant pour que le rĂšglement ne soit pas refusĂ© par le centre depaiement. L'opĂ©ration dura un certain temps, ce qui me parut demauvais augure, mais, en fin de compte, j'appris que le systĂšme avaitacceptĂ© que je m'appauvrisse un peu portefeuille ainsi allĂ©gĂ©, un nouveau billet d'avion en poche, jeretournai Ă ma voiture. Le conducteur Ă©tait fou de rage. Sa mainĂ©crasait son klaxon en continu, et il ne la retira que pour me faireentendre un torrent d'insultes. Je lui adressai mon plus beau sourire,ce qui n'eut d'autre effet que de faire redoubler sa colĂšre ; JedĂ©marrai, suivi de tellement prĂšs que j'avais l'impression qu'il allaitme pousser. C'Ă©tait vraiment ridicule. Je compris alors pleinementcette notion de choix abordĂ©e par le guĂ©risseur. Ce qui Ă©tait frappant,chez ce conducteur, c'Ă©tait l'absence de choix de comportements quelui dictait sa personnalitĂ©. Il ne pouvait ni reculer, ni nĂ©gocier, nipatienter. Il ne pouvait que passer en force. Cet homme n'Ă©tait paslibre. Il Ă©tait, au contraire, en prise avec ses croyances. C'Ă©taitflagrant. Quinze jours auparavant, je me serais simplement dit Quel con ! » Aujourd'hui, je percevais que l'intelligence n'avait sansdoute rien Ă voir avec son attitude aberrante. Je m'Ă©tonnais tout seul de ma comprĂ©hension de comportementsque j'avais jusqu'Ă prĂ©sent l'habitude de rejeter avec, sans doute, unecertaine intolĂ©rance. PortĂ© par cette comprĂ©hension et unecompassion nouvelles, cela me donnait l'envie d'observer etd'Ă©couter plus les gens, et d'essayer de dĂ©couvrir les croyancespouvant ĂȘtre Ă l'origine de leurs me rendis sur le bord de mer et m'attablai Ă la terrasse d'un beaucafĂ©-glacier. J'ai toujours eu pour habitude de dĂ©penser pour meconsoler de mes ennuis commandai un cocktail chocolat-avocat, mariage surprenant maisabsolument dĂ©licieux, et m'installai confortablement dans un fauteuilen teck, face Ă la mer. Le vent avait dĂ» souffler fort car les vaguesĂ©taient particuliĂšrement hautes. Le soleil de fin de journĂ©e inondaitle rivage de sa chaude lumiĂšre orangĂ©e, si flatteuse pour les maisonscomme pour les visages. La plage jouait les vases communicants avecla terrasse de mon cafĂ©, qui s'animait progressivement. C'Ă©tait bond'ĂȘtre seul sans l'ĂȘtre vraiment, de profiter de l'ambiance naissantesans devoir contribuer Ă sa la table voisine, deux jeunes gens assez dĂ©licate et plutĂŽt jolie, les cheveux chĂątains et les yeuxbleus, un air un peu boudeur; lui, sans doute pas trĂšs grand maisassez costaud, la nuque Ă©paisse et les cheveux bruns coupĂ©s ras,qu'elle appelait Dick. Elle lui racontait le spectacle d'ombres chinoisesauquel elle avait assistĂ© la veille au soir et qui l'avait visiblementfascinĂ©e. Il l'Ă©coutait avec attention, mĂȘme s'il me semblait clair quequelques ombres, si artistiques fussent-elles, n'auraient pas suffi Ă l'Ă©mouvoir. Peut-ĂȘtre Ă©tait-il nĂ©anmoins touchĂ© par la sensibilitĂ©qu'elle exprimait. Je sentais qu'ils n'Ă©taient pas en couple, maisqu'elle Ă©prouvait Ă son Ă©gard des sentiments qu'elle n'avait sans doute pas encore dĂ©voilĂ©s. Il la prĂ©nommait Doris, et j'Ă©tais incapablede dire ce qu'iJ ressentait pour elle. Dick faisait partie de ces hommestellement virils que l'on ne sait pas si les Ă©motions et les sentimentsfont partie de leur Ă©quipement dâorigine. Je m'amusais Ă l'imagineren homme des cavernes traĂźnant sa compagne par les cheveux pourl'emmener dans son une table jouxtant-la leur, un surfeur adolescent, mi-boutonneux,mi-frimeur, sirotait un whisky Coca. Il regardait Doris avec attention,mais j'avais le sentiment que n'importe quelle autre fille auraitsuscitĂ© chez lui le mĂȘme intĂ©rĂȘt. Lui et moi avions un point commun aucun mot de la conversation d'Ă cĂŽtĂ© ne nous bout d'un bon quart d'heure, Dick et Doris furent rejoints par unefille de leur Ăąge; accompagnĂ©e par quelqu'un qu'ils ne connaissaientapparemment pas.â Salut Kate ! lança Dick.â Salut Dick, salut sentis immĂ©diatement Doris se renfermer de façon semblait contrariĂ©e. Il Ă©tait clair qu'elle ne l'aimait l'une pour l'autre ?Brune, Ă l'allure provocante, Kate Ă©tait plus sexy que vĂ©ritablementbelle. Des talons plutĂŽt hauts pour un bord de plage, une minijupe etles seins au balcon. Elle n'avait pas beaucoup de poitrine, mais saintWonderbra Ă©tait passĂ© par lĂ , et l'effet obtenu Ă©tait Ă la table voisine, le surfeur adolescent ne quittait plus desyeux son dĂ©colletĂ©. Elle parlait en souriant, travaillant l'attitude hypercool de la fille bien dans sa peau, bien dans son corps.
LexpĂ©rience, dans lesquelles ils vivent de lui ĂȘtre menĂ© Ă saper, lorsque je vous la clĂ© de lâexistence Ă la hauteur de leurs rĂȘves. TĂ©lĂ©chargez gratuitement le livre Lâhomme qui voulait ĂȘtre heureux, publiĂ© le 01/04/2010 par l'Ă©diteur Pocket Autres formats neufs dĂšs 17,00 ⏠en format .epub ou .pdf. Le fichier a des 167Lhomme rit en continuant de le frapper Hayden essayant tant bien que mal de ne pas grogner ou gĂ©mir de douleur. ''Tu peut me frapper autant que tu veux je ne ressent pas la douleur dommage pour toi mon pote !'' Dit-il d'un air amusĂ©e l'homme soupirant simplement Ă cela avant qu'il ne le jette nĂ©gligemment dans un lit froid. L'un des gardesL'homme qui voulait ĂȘtre heureux pan Laurent Gounelle CaractĂ©ristiques L'homme qui voulait ĂȘtre heureux Laurent Gounelle Nb. de pages 258 Format Pdf, ePub, MOBI, FB2 ISBN 9782738226204 Editeur SuccĂšs du livre Date de parution 2010 TĂ©lĂ©charger eBook gratuit TĂ©lĂ©chargement gratuit du livre amazon L'homme qui voulait ĂȘtre heureux Overview Imaginez...Vous ĂȘtes en vacances Ă Bali et, peu de temps avant votre retour, vous consultez un vieux guĂ©risseur. Sans raison particuliĂšre, juste parce que sa grande rĂ©putation vous a donnĂ© envie de le rencontrer, son diagnostic est formel vous ĂȘtes en bonne santĂ©, mais vous n'ĂȘtes pas heureux. Porteur d'une sagesse infinie, ce vieil homme semble vous connaĂźtre mieux que vous-mĂȘme. L'Ă©clairage trĂšs particulier qu'il apporte Ă votre vĂ©cu va vous entraĂźner dans l'aventure la plus captivante qui soit la dĂ©couverte de soi. Pdf recommandĂ© {pdf download} The S Factor Strip Workouts for Every Woman here, {epub download} Arts plastiques - Oral / admission Professeur des Ă©coles site, Descargar ebook EL MILLOR D ANAR ĂS TORNAR Descarga Libros Gratis PDF - EPUB link, U4q2.